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    En quoi la littérature contribue-t-elle au bonheur de l'homme?

     

    Analyse du sujet :

    - En quoi? Plan analytique : la phrase ne se discute pas; il s'agit là d'une question ouverte, vous devez trouver des éléments de réponse qui pourraient commencer par "parce que..."

    - la littérature : est un art oral ou écrit qui comprend de nombreux genres à visée variable : le roman, le théâtre, la poésie, les essais, les contes...

    - contribuer : concourir, favoriser,participer à

    - le bonheur : joie intense, plaisir, grande satisfaction

    - l'homme : peut désigner l'être humain en général, ou un individu en particulier ( lié à la littérature, ce terme peut désigner aussi bien le lecteur que l'écrivain)

    Il s'agit donc de se demander ce qui participe, en littérature,  au plaisir, à la joie, au bien être de l'homme, de l'homme en société ou de l'individu. 

     

    Pistes : arguments + exemples du corpus et des textes étudiés en classe:

    1) les textes du corpus : 

    Melancholia - Victor Hugo : dénonce le travail des enfants, le traitement inhumain qui leur est infligé. Émeut le lecteur par des images fortes ( réification des enfants, métaphores des machines présentées comme des monstres, interpellation, apostrophe...): Il veut amener le lecteur à réagir, à intervenir pour changer les choses. Il réclame pour les enfants le droit à la santé, au loisir et à l'éducation. Il le revendique explicitement à la fin du poème : "Au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux/ Qui fait le peuple libre et qui rend l'homme heureux!" Ce poème a donc pour but d'apporter davantage de bonheur aux jeunes citoyens dans une société plus juste et plus humaine.

    - Utopia- Thomas More : l'auteur imagine une société idéale, équitable et harmonieuse. En exposant les principes humanistes, il critique en filigrane la société réelle. Donc non!!! Il ne s'agit pas d'une fiction imaginaire pour rêver et divaguer. Il est question ici de poser les jalons d'un changement de société, de défendre des principes et des valeurs. Le but n'est pas non plus de conduire le lecteur à croire qu'une société aussi parfaite puisse exister. Le mérite de l'Utopie est de permettre une réflexion sur la possibilité du bonheur en société, du bonheur sur terre, un bonheur reposant sur le respect de l'homme, sur le développement de sa santé, de son éducation, de sa sécurité et de son goût pour la beauté.

    Lettre d'une lectrice à Gustave Flaubert- Marie-S. Leroyer de Chantepie.

    L'auteur de cette lettre remercie l'auteur de Madame Bovary d'avoir peint avec autant de naturel et de vérité l'histoire de cette femme dont elle s'est sentie si proche, au point de vivre chacune de ses souffrances. Elle reconnaît là le monde dans toute sa hideur. On comprend facilement que cette femme a vécu une expérience proche ou semblable :" Voici la morale qui ressort de ceci : les femmes doivent restées attachées à leurs devoirs quoiqu'il en coûte. Mais il est si naturel de chercher à être heureux! Dieu lui-même veut le bonheur de ses créatures, les hommes seuls s'y opposent."

    Comment se fait-il que la plupart d'entre vous n'aient pas porté attention à cette remarque qui comprend pourtant, explicitement, deux termes reliés directement au sujet? Comment fallait-il exploiter cet exemple? Que nous dit-il? Pour cette lectrice, Madame Bovary a été un soulagement, une explication, un moyen de légitimer son aspiration au bonheur. Elle a compris la tendresse de l'auteur pour son personnage dévoré par la médiocrité de cette petite société pudibonde et hypocrite de Province. En peignant un tableau réaliste de la société de son époque, et un portrait tout aussi réaliste de l'héroïne, le romancier permet à la lectrice de s'identifier au personnage et de tirer de son histoire des leçons pour sa propre vie: Ce sont les hommes qui nous interdisent le droit au bonheur, avec leurs lois, leurs croyances: mais le bonheur est légitime et une femme du XIXe siècle ( ou de notre époque) a le droit de se lamenter sur son sort et de chercher à y échapper lorsqu'elle subit un mariage de convenances ou plein de désillusion. La littérature permet une réflexion morale sur le droit au bonheur à travers la fiction romanesque. (cf. également le texte de Mme du Châtelet, dans L'Art d'être heureux, qui défend le droit à la passion).

    L'Enfant- Jules Vallès

    Le personnage-narrateur est un écolier puni, enfermé par un surveillant dans une étude vide. Le temps passe, le surveillant l'a oublié ( il en sera fort confus par la suite!oops) . Mais en attendant, l'enfant devrait s'inquiéter, souffrir de la faim, de la soif, de l'ennui...Que nenni! Le voici plongé dans la lecture de Robinson Crusoé! Il oublie tous ses soucis, le monde qui l'entoure, l'école, les pions, les punitions...Le voilà devenu un aventurier sur une île, vivant d'incroyables aventures, audacieuses et excitantes!!! La littérature nous transporte comme une vague, elle nous emmène loin, très loin de nos vicissitudes quotidiennes. Le roman est une potion magique qui offre, à tout bon lecteur, l'occasion de vivre une autre vie, plus passionnante, plus heureuse, plus enivrante.

    2) arguments:

    J'attends votre liste et vos exemples pris dans les textes et œuvres étudiés cette année, notamment de ceux qui étaient absents lors du devoir! ( non, spécifiquement de ceux qui étaient absents)

     

     

     


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    Germinal (1885) , Emile Zola

    Quatrième partie, chapitre 7

     

    [Etienne Lantier, ouvrier mineur à la min du Voreux, à Montsou, dans le Nord de la France, prend la tête d’un mouvement de rébellion contre les injustices et la misère qui accablent les ouvriers. Ces derniers mènent une grève difficile depuis un mois. Etienne les réunit pour les inciter à poursuivre leur lutte.]

     

    Il fut terrible, jamais il n'avait parlé si violemment. D'un bras, il maintenait le vieux Bonnemort, il l'étalait comme un drapeau de misère et de deuil, criant vengeance. En phrases rapides, il remontait au premier Maheu, il montrait toute cette famille usée à la mine, mangée par la Compagnie, plus affamée après cent ans de travail ; et, devant elle, il mettait ensuite les ventres de la Régie, qui suaient l'argent, toute la bande des actionnaires entretenus comme des filles depuis un siècle, à ne rien faire, à jouir de leur corps. N'était-ce pas effroyable ? un peuple d'hommes crevant au fond de père en fils, pour qu'on paie des pots-de-vin à des ministres, pour que des générations de grands seigneurs et de bourgeois donnent des fêtes ou s'engraissent au coin de leur feu ! Il avait étudié les maladies des mineurs, il les faisait défiler toutes, avec des détails effrayants : l'anémie, les scrofules, la bronchite noire, l'asthme qui étouffe, les rhumatismes qui paralysent. Ces misérables, on les jetait en pâture aux machines, on les parquait ainsi que du bétail dans les corons, les grandes Compagnies les absorbaient peu à peu, réglementant l'esclavage, menaçant d'enrégimenter tous les travailleurs d'une nation, des millions de bras, pour la fortune d'un millier de paresseux. Mais le mineur n'était plus l'ignorant, la brute écrasée dans les entrailles du sol. Une armée poussait des profondeurs des fosses, une moisson de citoyens dont la semence germait et ferait éclater la terre, un jour de grand soleil. Et l'on saurait alors si, après quarante années de service, on oserait offrir cent cinquante francs de pension à un vieillard de soixante ans, crachant de la houille, les jambes enflées par l'eau des tailles. Oui ! le travail demanderait des comptes au capital, à ce dieu impersonnel, inconnu de l'ouvrier, accroupi quelque part, dans le mystère de son tabernacle, d'où il suçait la vie des meurt-de-faim qui le nourrissaient ! On irait là-bas, on finirait bien par lui voir sa face aux clartés des incendies, on le noierait sous le sang, ce pourceau immonde, cette idole monstrueuse, gorgée de chair humaine ! 

     

    I- Premières impressions

    - Vos première impressions sont les bonnes : vous avez tous, absolument tous, extrait du texte les enjeux principaux : la misère des ouvriers, l'opposition avec les "riches, les puissants, le patronat, la bourgeoisie, les financiers, le Capital..." ( avec parfois quelques difficultés à mettre un nom globalisant: ceux de la "haute", le monde des "grands"...), la révolte. 

    De ce fait, vos plans sont en général acceptables, basés sur les thèmes principaux de ce passage.

    Par contre, certains ont cherché à prouver le "réalisme" du texte et se sont un peu égarés. Cela confirme ce que je vous avez dit précédemment : ne cherchez pas à tordre le cou au texte pour lui faire dire ce que vous avez décidé au préalable :" Zola est un auteur réaliste, naturaliste, donc son texte l'est forcément. " Quand nous lisons ce passage, la première impression qu'il soulève en nous n'est pas: Ah! mais que ce texte est réaliste, dis donc !!! Sinon : Que de misère, de souffrances, de violence! C'est un véritable appel à la lutte contre les injustices.

    Enfin, peu d'entre vous ont pris en compte la forme du texte, ce qui pourtant est contenu dans les différentes étapes d'analyse  que nous avons vues en Méthodologie : il s'agit d'un discours, et d'un discours argumentatif, puisque le but poursuivi est de convaincre et persuader les mineurs de poursuivre la lutte.

    II- Analyse du texte : développer les idées et prélever les citations qui les illustrent

    - Il fallait donc développer les idées principales et repérer les endroits du textes auxquels se référer comme exemple :

    • Etienne prononce un discours virulent, impressionnant, destiné à persuader les ouvriers du bien fondé de leur grève : il a recours au registre épique qui permet d'amplifier, avec un lexique fort, des pluriels importants et des phrases expressives ( interrogative et exclamative).
    • La misère des ouvriers est exprimée à travers, d'une part,  les champs lexicaux de la pauvreté, la maladie, la faim et la mort et d'autre part le travail incessant, l'esclavage de génération en génération .
    • Cette misère est opposée à la richesse du patronat et de la finance : à cette classe sociale  est associé d'un côté le lexique de l'argent  et d'un autre côté  celui de la paresse et de la jouissance du travail des autres.

     EMILE ZOLA, Germinal, quatrième partie, chapitre 7, 1885

    [Etienne Lantier, ouvrier mineur à la min du Voreux, à Montsou, dans le Nord de la France, prend la tête d’un mouvement de rébellion contre les injustices et la misère qui accablent les ouvriers. Ces derniers mènent une grève difficile depuis un mois. Etienne les réunit pour les inciter à poursuivre leur lutte.]

    Il fut terrible, jamais il n'avait parlé si violemment. D'un bras, il maintenait le vieux Bonnemort[1], il l'étalait comme un drapeau de misère et de deuil, criant vengeance. En phrases rapides, il remontait au premier Maheu, il montrait toute cette famille usée à la mine, mangée par la Compagnie, plus affamée après cent ans de travail ; et, devant elle, il mettait ensuite les ventres de la Régie[2], qui suaient l'argent, toute la bande des actionnaires entretenus comme des filles depuis un siècle, à ne rien faire, à jouir de leur corps. N'était-ce pas effroyable ? un peuple d'hommes crevant au fond de père en fils, pour qu'on paie des pots-de-vin à des ministres, pour que des générations de grands seigneurs et de bourgeois donnent des fêtes ou s'engraissent au coin de leur feu ! Il avait étudié les maladies des mineurs, il les faisait défiler toutes, avec des détails effrayants : l'anémie, les scrofules[3], la bronchite noire, l'asthme qui étouffe, les rhumatismes qui paralysent. Ces misérables, on les jetait en pâture aux machines, on les parquait ainsi que du bétail dans les corons[4], les grandes Compagnies les absorbaient peu à peu, réglementant l'esclavage, menaçant d'enrégimenter tous les travailleurs d'une nation, des millions de bras, pour la fortune d'un millier de paresseux. Mais le mineur n'était plus l'ignorant, la brute écrasée dans les entrailles du sol. Une armée poussait des profondeurs des fosses, une moisson de citoyens dont la semence germait et ferait éclater la terre, un jour de grand soleil. Et l'on saurait alors si, après quarante années de service, on oserait offrir cent cinquante francs de pension à un vieillard de soixante ans, crachant de la houille, les jambes enflées par l'eau des tailles. Oui ! le travail demanderait des comptes au capital, à ce dieu impersonnel, inconnu de l'ouvrier, accroupi quelque part, dans le mystère de son tabernacle[5], d'où il suçait la vie des meurt-de-faim qui le nourrissaient ! On irait là-bas, on finirait bien par lui voir sa face aux clartés des incendies, on le noierait sous le sang, ce pourceau immonde, cette idole monstrueuse, gorgée de chair humaine ! 

    1. Un discours enflammé (paroles rapportées au discours indirect libre : fusion entre la voix du narrateur et celle du personnage, avec l’expressivité du discours direct) : registre épique visant à impressionner : lexique fort, forte expressivité, pluriels importants)

    2. Ouvriers : misère, maladie, deuil, faim , travail incessant de père en fils, esclavage.

    3. Patronat et bourgeois : argent, paresse et jouissance

     

     


    [1] Bonnemort : ancien mineur, membre de la famille Maheu.

    [2] Régie : services financiers de la Compagnie des mines.

    [3] Scrofules : affection qui prédispose à la tuberculose.

    [4] Corons : cités composées de petites maisons en pays minier.

    [5] Tabernacle : petite armoire au milieu de l’autel destinée à recevoir le ciboire contenant la réserve eucharistique.

     

    Afin de mettre en relief cette idée d'exploitation, Lantier a recours à un autre système d'antithèse très imagée : deux métaphores filées, correspondant à la stratégie de la persuasion visant à toucher, à impressionner l'auditoire: le capital est incarné par un monstre sanguinaire, un ogre, et le mineur est déshumanisé, animalisé ; il n'est plus qu'une proie, du bétail dont se nourrit le monstre.

    De cette situation doit naître la révolution qui, seule, peut permettre l'émancipation des mineurs. Elle est aussi évoquée de façon métaphorique comme une semence qui pousse dans les profondeurs de la terre pour un beau jour fleurir en plein soleil.  

     

      EMILE ZOLA, Germinal, quatrième partie, chapitre 7, 1885

    Il fut terrible, jamais il n'avait parlé si violemment. D'un bras, il maintenait le vieux Bonnemort, il l'étalait comme un drapeau de misère et de deuil, criant vengeance. En phrases rapides, il remontait au premier Maheu, il montrait toute cette famille usée à la mine, mangée par la Compagnie, plus affamée après cent ans de travail ; et, devant elle, il mettait ensuite les ventres de la Régie, qui suaient l'argent, toute la bande des actionnaires entretenus comme des filles depuis un siècle, à ne rien faire, à jouir de leur corps. N'était-ce pas effroyable ? un peuple d'hommes crevant au fond de père en fils, pour qu'on paie des pots-de-vin à des ministres, pour que des générations de grands seigneurs et de bourgeois donnent des fêtes ou s'engraissent au coin de leur feu ! Il avait étudié les maladies des mineurs, il les faisait défiler toutes, avec des détails effrayants : l'anémie, les scrofules, la bronchite noire, l'asthme qui étouffe, les rhumatismes qui paralysent. Ces misérables, on les jetait en pâture aux machines, on les parquait ainsi que du bétail dans les corons, les grandes Compagnies les absorbaient peu à peu, réglementant l'esclavage, menaçant d'enrégimenter tous les travailleurs d'une nation, des millions de bras, pour la fortune d'un millier de paresseux. Mais le mineur n'était plus l'ignorant, la brute écrasée dans les entrailles du sol. Une armée poussait des profondeurs des fosses, une moisson de citoyens dont la semence germait et ferait éclater la terre, un jour de grand soleil. Et l'on saurait alors si, après quarante années de service, on oserait offrir cent cinquante francs de pension à un vieillard de soixante ans, crachant de la houille, les jambes enflées par l'eau des tailles. Oui ! le travail demanderait des comptes au capital, à ce dieu impersonnel, inconnu de l'ouvrier, accroupi quelque part, dans le mystère de son tabernacle, d'où il suçait la vie des meurt-de-faim qui le nourrissaient ! On irait là-bas, on finirait bien par lui voir sa face aux clartés des incendies, on le noierait sous le sang, ce pourceau immonde, cette idole monstrueuse, gorgée de chair humaine ! 

     

    ·         Antithèse également, et de manière très imagée grâce à deux métaphores filées entre :

    - le patronat et les actionnaires présentés comme un ogre qui dévore les mineurs, qui se nourrit de leur sueur, de leur chair et de leur vie 

    - et les ouvriers qui sont donc la proie ou le bétail dont ils se nourrissent.

    ·         Mais la révolution arrive :

    -idée de combat et de vengeance :

    -passage de l’ombre à la lumière : métaphore filée de la révolution qui germe peu à peu sous terre pour éclater au grand jour : renvoie au titre du roman Germinal

     

    III- Etude minutieuse des procédés qui mettent en valeur les idées.

    Afin d'analyser vos citations avec efficacité et précision, et ne pas sombrer dans la paraphrase, avant de rédiger faites un dernier relevé des procédés spécifiques qui permettent de mettre en valeur l'argument : une figure d'insistance ( répétition, accumulation, gradation...) une comparaison pour rendre l'exemple plus concret, un chiasme ou un parallélisme confrontant deux aspects ou deux idées...

    EMILE ZOLA, Germinal, quatrième partie, chapitre 7, 1885

    Il fut terrible, jamais il n'avait parlé si violemment. D'un bras, il maintenait le vieux Bonnemort, il l'étalait comme un drapeau de misère et de deuil, criant vengeance. En phrases rapides, il remontait au premier Maheu, il montrait toute cette famille usée à la mine, mangée par la Compagnie, plus affamée après cent ans de travail [1]; et, devant elle, il mettait ensuite les ventres de la Régie, qui suaient l'argent, toute la bande des actionnaires entretenus comme des filles depuis un siècle,[2] à ne rien faire, à jouir de leur corps. N'était-ce pas effroyable [3]? un peuple d'hommes crevant au fond de père en fils, pour qu'on paie des pots-de-vin à des ministres, pour que[4] des générations de grands seigneurs et de bourgeois donnent des fêtes ou s'engraissent au coin de leur feu ! Il avait étudié les maladies des mineurs, il les faisait défiler toutes, avec des détails effrayants : l'anémie, les scrofules, la bronchite noire, l'asthme qui étouffe, les rhumatismes qui paralysent[5]. Ces misérables, on les jetait en pâture aux machines, on les parquait ainsi que du bétail dans les corons, les grandes Compagnies les absorbaient peu à peu, réglementant l'esclavage, menaçant d'enrégimenter tous les travailleurs d'une nation, des millions de bras, pour la fortune d'un millier de paresseux[6]. Mais le mineur n'était plus l'ignorant, la brute écrasée dans les entrailles du sol. Une armée poussait des profondeurs des fosses, une moisson de citoyens dont la semence germait et ferait éclater la terre, un jour de grand soleil. Et l'on saurait alors si, après quarante années de service, on oserait offrir cent cinquante francs de pension à un vieillard de soixante ans, crachant de la houille, les jambes enflées par l'eau des tailles. Oui ! le travail demanderait des comptes au capital, à ce dieu impersonnel, inconnu de l'ouvrier, accroupi quelque part, dans le mystère de son tabernacle, d'où il suçait la vie des meurt-de-faim qui le nourrissaient ! On irait là-bas, on finirait bien par lui voir sa face aux clartés des incendies, on[7] le noierait sous le sang, ce pourceau immonde, cette idole monstrueuse, gorgée de chair humaine ! 

     

     


    [1] : gradation ascendante

    [2] : comparaison

    [3] : question rhétorique

    [4] : parallélisme de structure

    [5] : accumulation

    [6] :chiasme

    [7] : anaphore

    IV- Élaborer un plan

    Exemples de plans pertinents proposés par des élèves de la classe :

    - Mathilde Souchet :

    I- La description de deux classes sociales opposées (1. Une vision monstrueuse de la bourgeoise. 2. Une description du peuple emprunte de pitié).

    II- Un discours persuasif ( 1. Un chef fort et convaincant. 2. Une stratégie persuasive)

    - Paul Desperriers :

    I- La misère des ouvriers (1.La souffrance. 2. L'esclavage).

    II- La description des riches (1. La paresse et l'argent. 2. Un monstre sanguinaire)

    III- Un discours révolutionnaire (1. Le soulèvement d'une armée. 2.  La violence)

    - Cécile Grandjean :

    I- La mise en parallèle d'un peuple miséreux et d'un peuple opulent. (1. les ouvriers : peuple souterrain écrasé de travail. 2. L'opulence et le confort des classes possédantes)

    II- Prédateur et Proie (1. Le Capital : un prédateur 2. les mineurs : déshumanisés.  3. La vengeance)

    - Marina Nedilko :

    I- La haine des travailleurs contre leurs exploiteurs (1. Des conditions de vie inacceptables. 2. Une opposition avec les riches).

    II- Un nouvel espoir pour les mineurs ( 1. Un soulèvement annoncé. 2. Une mise à bas de la haute société)

    - Emma Jacob :

    I- La misère des ouvriers ( 1. Une misère physique. 2. Une misère morale)

    II- Une idée de révolte (1 1. La démultiplication des injustices. 2 La violence en germe dans les esprits.)

    Pauline Moktar :

    I- Les Mauvaises conditions de vie des mineurs (1. La misère. 2. Les injustices)

    II- Le message d'Etienne Lantier (1. poursuivre la lutte. 2. Un message d'espoir)


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  •    Voici la fiche de correction dite "Trepost" du nom de l'élève qui en a eu l'heureuse idée ( Il faut rendre à César etc.)

    Me plaignant de devoir écrire un nombre de fois infini les mêmes remarques dans la marge, émettant le souhait de me faire fabriquer des tampons encreurs que je n'aurais plus qu'à appliquer : Sautez une ligne, soulignez le titre, reliez explicitement l'exemple à l'argument...

    - Pauline m'ayant fait remarquer aimablement, sourire aux lèvres, que mon écriture en devenait encore plus illisible  (oui, je sais, c'est vrai (yes)...

    Yssane Trepost a eu la brillante idée d'une fiche de correction,  élaborée à partir des erreurs numérotées des étudiants ( c'est mon inspecteur qui va être content intello ). Effectivement, cette méthode permet de partir de l'expérience des élèves, leur permet d'avoir une vision claire de leur évolution, de devoir en devoir (en comparant la liste de leurs erreurs) et me permet à moi de corriger avec précision, sans avoir à développer à chaque fois dans la marge le pourquoi du comment. ( Mais non Yssane, cela ne vaut tout de même pas un bonus, juste ma reconnaissance ^^)

    Vous trouverez donc dans la marge de vos copies, tout au long du devoir, les numéros suivants (bon, je n'ai quand même pas pu m'empêcher d'ajouter quelques remarques...)

     

    Dissertation – Erreurs à corriger : Fiche « Trepost »

     

    Introduction Générale

    1. L’amorce : 1a : pas d’amorce ; 1b : amorce erronée (contient des erreurs sur le genre, l’époque, l’auteur, le mouvement, le thème…) 1c : amorce maladroite (confuse ou identique au sujet et/ou au plan) ; 1d : amorce sans lien avec le sujet ; 1 e : amorce passe-partout (De tout temps… depuis l’Antiquité…) ; 1f : confusion avec l’introduction de la question sur le corpus et présentation du groupement de textes.

    2. La problématique : 2a : pas de problématique ; 2b : problématique mal recopiée ; 2c : problématique non expliquée ; 2d : problématique mal placée  (après l’annonce du plan au lieu de la précéder) ; 2e : métalangage inutile : nous allons donc répondre à la problématique qui est…

    3. L’annonce du plan : 3a : pas d’annonce du plan ; 3b : annonce peu claire quant au nombre de parties ; 3c : axes mal formulés ; 3d : axes non pertinents.

     

    Développement

    4. L’introduction de Partie : 4a : pas d’introduction de partie ; 4b : ne correspond pas à l’axe annoncé dans l’introduction générale ; 4c : axe mal formulé.

    5. L’argument : 5a : l’argument principal n’est pas placé en tête de la sous-partie ; 5b : l’argument n’est pas en lien avec l’axe ; 5c : l’argument n’est pas suffisamment expliqué/développé ; 5d : l’argument devrait appartenir à une autre sous-partie selon le plan annoncé ; 5 e : l’argument a déjà été évoqué dans une autre sous-partie.

    6. La référence, l’exemple : 6a : l’exemple est mal introduit ; 6b : l’exemple ne convient pas ; 6c : absence d’exemple.

    7. L’analyse de l’exemple : 7a : l’exemple n’est pas exploité ; 7b : l’exemple est mal exploité, non relié explicitement au sujet ou à l’argument ; 7c : l’analyse de l’exemple ne met pas en valeur son idée principale.

     

    Conclusion :

    8. Pas de conclusion ; 8a : synthèse mal effectuée ; 8b : synthèse incomplète (basée seulement sur l’un des axes ou uniquement sur les axes sans les arguments principaux) ; 8c : conclusion comprenant de nouveaux arguments ; 8d : synthèse comprenant des exemples ou des procédés. 8e : absence d’ouverture ; 8f : ouverture non pertinente ; 8g : ouverture non littéraire.

     

    Mise en page :

    9. Interligne et retour à la ligne : 9a : pas le même nombre de lignes entre l’introduction, le développement et la conclusion ; 9b : saut de ligne indu entre les sous-parties ; 9c : pas de retour à la ligne après l’introduction de partie ; 9d : des retours à la ligne à l’intérieur de l’introduction ou de la conclusion ; 9 e : des retours à la ligne à l’intérieur de la sous-partie.

    10. Alinéa : 10a : pas d’alinéa en début de paragraphe; 10b : pas le même retrait d’un alinéa à l’autre.

    11. Connecteurs : 11a : absence de connecteurs ; 11b : connecteurs mal utilisés dans la forme (premièrementensuite au lieu de deuxièmement) ; 11c : connecteurs mal utilisés dans leur sens (puis au lieu de cependant par exemple)

    12. Titre : 12a : titre non souligné ; 12b : titre à la fois souligné et placé entre guillemets.

     

    Interprétation, argumentation

    12a : argument hors sujet ; 12b : digressions hors sujet ; 12c : les enjeux principaux soulevés par la problématique sont mal perçus ou non perçus.

     

     

     

     

     

     

     


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  •  

    Voici un excellent corrigé concocté avec efficacité et précision par ma collègue, Mme Grandjean. 

    Je vous le propose avec son autorisation.

    COMPTE-RENDU DU BAC BLANC 1 « Leçons comiques »

     

    CORPUS

    Quelques rappels de méthode :

    • Il faut présenter les textes (auteur, titre, époque) mais aussi leur point commun, ce qui les réunit : ici, il faut dire que ce sont des leçons comiques, ou l’équivalent (NB : Au bac le corpus ne porte pas de titre)
    • Fin de l’intro : formuler la question
    •  Développement : 1 § = 1 idée, justifiée par plusieurs textes (et pas  1§ = 1 texte)

     

    Sujet :

    ·         « En quoi » = comment, par quels procédés donc raconter ce qui se passe dans chaque extrait ou étudier les critiques véhiculées par les textes=  Hors-sujet :

    • Il faut une analyse précise, basée sur des citations analysées

     

    INVENTION

    Attention à l’analyse du sujet !:

    • « un Monsieur Jourdain » : ne pas reprendre le même personnage, mais un équivalent, un personnage du même type (cherchant à s’élever socialement mais naïf, stupide)
    • « contemporain »  = d’aujourd’hui ! donc il ne faut pas de personnage qui veut rentrer à la cour du roi ! … mais trouver un équivalent actuel d’ascension sociale. Sinon = hors-sujet !
    • « vous pourrez utiliser certains procédés comiques présents dans les textes du corpus » ne veut pas dire recopier les phases du texte, mais s’inspirer des procédés dégagés dans la question sur corpus. Sinon = plagiat !

     

    DISSERTATION

    Attention au sujet !:

    • il faut se limiter aux exemples comiques (parler de tragédies est hors-sujet, sauf pour des contre-exemples)
    • les arguments doivent également bien être reliés au registre comique. Par exemple, dire que l’on s’identifie plus aux personnages dans une comédie, que ce genre reflète la réalité, n’est pas vraiment lié aux aspects comiques de ces pièces…

     

    Rappels de méthode :

    • chaque sous-partie = 1 idée, développée  et illustrée par un ou plusieurs exemples (et non 1 sous-partie = 1 exemple !)
    • les exemples n’ont aucune valeur s’ils ne sont pas expliqués (l’examinateur ne sait pas forcément de quoi vous parlez) et explicitement reliés à l’argument ; se contenter de citer un titre ne suffit pas ! (ne pas dire : il y a du comique de geste dans les fourberies de Scapin, mais expliquer quelle scène, quels gestes…)

     

     

    exemple  de plan détaillé. Remarque : je développe un maximum d’exemples pour que vous puissiez en trouver que vous connaissez, et pour enrichir vos références. On n’en attendrait pas forcément autant. Je joins aussi des liens vers des pages du manuel ou d’autres documents pour ceux qui voudraient aller plus loin…

     

    I.              Les aspects comiques d’une pièce ont pour fonction première de faire rire

    A)   longue tradition de genres purement comiques

    cf la commedia dell’arte : pièces drôles basées essentiellement sur des acrobaties verbales ou gestuelles; idem dans les farces populaires au Moyen-Age, qui ont en partie inspiré Molière  dans certaines pièces comme Le Médecin volant. + Au XIXème, développement des vaudevilles jouant beaucoup sur les calembours quiproquos etc (voir manuel p. 277 « le théâtre de boulevard » + « la mécanique du vaudeville » p. 340) avec Labiche ou Feydeau (texte B).

     

    B)   repose sur de nombreux procédés comiques :

    ·         de situation ex : scène de la table dans Tartuffe de Molière : pour piéger Tartuffe qui se fait passer pour un homme de bien, Elmire demande à son mari de se cacher sous la table et d’être témoin des avances que Tartuffe lui fait

    ·         de caractère ex : Jourdain naïf (texte A), Arnolphe, le barbon désagréable dans l’Ecole des femmes de MOLIERE, Arlequin, valet bon vivant et rieur dans l’île des esclaves de Marivaux…

    ·         de mots ex : comique de répétition fréquent chez Molière : « Qu’allait-il faire dans cette galère (les Fourberies de Scapin), « Et Tartuffe ? / Le pauvre homme (Tartuffe) ; la mauvaise liaison sur les Zhébrides texte B… + jeu sur les accents : patois gascon dans la scène du sac des fourberies, les paysans dans l’acte II de Dom Juan

    ·         de geste cf farces citées plus haut, coups de bâton des fourberies, bousculades d’Alain et Georgette qui se battent pour aller ouvrir la porte dans L’Ecole des femmes

     

    C) souvent, la représentation accentue le comique, en ajoutant d’autres éléments non notés dans les textes ; ex :on imagine la scène avec l’acteur interprétant M. Jourdain surjouant la gestuelle (texte A) +  costumes ridicules de Sganarelle dans la mise en scène de Dom Juan par Mesguich : généralement habillé en espèce de clown et scène où il est censé être déguisé en médecin : est travesti en infirmière cf. ci-dessous +  lien :https://www.dailymotion.com/video/x4b7ww

     

                     

     

     

     

    II.            Mais le registre comique a également d’autres fonctions :

    A)   dédramatiser, faire baisser la tension

    ex ds les drames romantiques : alternance de scènes lyriques, pathétiques voire tragiques / scènes comiques qui détendent cf MUSSET On ne badine pas avec l’amour + HUGO Ruy Blas :scène comique qd le vrai Don César revient d’exil et ne comprend absolument rien à ce qui lui arrive, puisqu’en fait son identité a été usurpée par Ruy Blas = pause entre des moments tendus. Idem dans Cyrano de Bergerac de Rostand : présence de scènes drôles, légères (la tirade du nez, dans la pâtisserie…) contrastant avec les scènes tristes (amour déçu, mort de Christian…)

    idem dans l’Atelier de Grumberg (1979) : les scènes graves voire tragiques (cf « L’acte de décès, dans le DM « justice » quand Hélène se révolte contre l’oubli du génocide des Juifs) sont tempérées par des scènes drôles, où les personnages rient et plaisantent. (Cf manuel p.530-531)

     

    B)   « Corriger les hommes » (Molière) , cf devise de la comédie : « Castigat ridendo mores » (= corrige les mœurs par le rire) surtout avec des  personnages ridicules servant à nous corriger de nos éventuels défauts. Ex : Harpagon et son avarice excessive dans l’Avare ; Arnolphe et sa jalousie exacerbée dans l’Ecole des femmes…(cf « la comédie et la satire » manuel p. 157 + « la force du rire » p. 155)

     

    C)   Rire = arme critique (sociale ou politique) ex : critique des abus des maîtres sur leurs valets dans l’île des esclaves de Marivaux ; critique des privilèges de la noblesse ou de  la censure qui passe par l’ironie dans le monologue de Figaro (BEAUMARCHAIS Le Mariage de Figaro, manuel p. 250) ou Le Barbier de Séville. ; mises en garde contre les totalitarismes dans Rhinocéros de Ionesco (la transformation contagieuse des hommes en rhinocéros étant une métaphore de la tendance à suivre le groupe et la force brutale au lieu de conserver des valeurs humanistes)…= rire de résistance, utilisé par la compagnie les Chiens de Navarre, notamment dans Jusque dans vos bras, pièce vue au TDB par les 1ES2  cf interview : http://www.tdb-cdn.com/jusque-dans-vos-bras (à partir de 5min10)

     

     

    D)   [Le rire peut aussi révéler une angoisse existentielle, notamment dans le théâtre de l’absurde. Ex : BECKETT, En attendant Godot : deux clochards attendent en vain un énigmatique Godot (= Dieu ?) ; à un moment, l’un d’eux, désespéré, veut se suicider, mais la corde casse (cf annexe 1) : mélange de rire (comique clownesque) et d’angoisse tragique. Idem chez Ionesco, pour qui le rire est d’ailleurs tragique cf annexe 2  ]

     

     

     



     

     

    COMMENTAIRE

    Rappels de méthode :

    • Il faut formuler une problématique !
    • Vous pouvez vous servir des pistes ouvertes par la question sur le corpus. Ici, par exemple, vous pouvez reprendre les aspects comiques… mais souvent vous avez été gênés par ce texte que vous aviez du mal à identifier comme comique ; donc appuyez-vous justement sur cela pour élargir votre réflexion sur le texte : n’est-il que comique ? cela pouvait fournir une problématique.

     

    Exemple de problématique :

    En quoi ce texte est-il représentatif du théâtre de l’Absurde ?  

    NB : si vous identifiez le théâtre de l’absurde c’est plus facile, mais si vous ne le connaissiez pas vous pouviez quand même vous en sortir : certaines bonnes copies repèrent les mêmes caractéristiques. Par exemple, dans un devoir, une problématique du type « Comment cette leçon apparemment sérieuse perd peu à peu toute crédibilité » a bien fonctionné.

     

     

     

    Exemple de plan (plus ou moins détaillé)

     

    I.              Registre ambigu

    A-   aspects comiques (cf corpus)

    ·         comique de mots : répétition, anaphore de « oui monsieur » + suites de mots sans queue ni tête l.16 et 33 + jeu de mots sur l’expression « ne pas tomber dans l’oreille d’un sourd » qui semble prise ici au pied de la lettre  (« les mots tombent, alourdis »…)

    ·         interruptions incessantes du professeur par l’élève (cf nombreux points de suspension)

    ·         gestuelle avec les didascalies indirectes l. 11-12

    ·         caractère : professeur pédant qui semble s’écouter parler et qui continue son cours coûte que coûte (longues tirades avec emploi d’un vocabulaire pseudo-scientifique l. 16-17)

     

    C)   mais présence d’aspects inquiétants

    ·         professeur de plus en plus impatient et dur avec l’élève, cf nombreux impératifs dans des phrases courtes et très sèches :« Taisez-vous », « Continuons ». (NB : à la fin de la pièce, le professeur va jusqu’à tuer son élève !)

    ·         souffrance de l’élève ; réelle ou feinte ? ambiguïté de la didascalie « l’air de souffrir » : a-t-elle vraiment mal ou non ?  mais affirmation à deux reprises « J’ai mal aux dents ».  + gradation cf didascalie « souffrir de plus en plus » l. 30

    ·         or : aucune prise en compte de cette souffrance qui est minimisée : « ça n’a pas d’importance », « si peu de chose » + ensuite, il n’en parle même plus et se contente de « continuons »

     

    Donc scène ambiguë : doit-on rire ? Ambiguïté constamment présente chez Ionesco qui ne sépare pas comique et tragique (cf annexe 2) + la mise en scène sera déterminante pour infléchir vers le comique ou non, la souffrance réelle de l’élève ou non…

     

    II.            Remise en question du langage et de la communication

    A-   un étrange dialogue

    alternance de répliques professeur/élève, mais en fait il n’y a pas vraiment de communication entre les deux :

    • un soliloque déguisé : à part les répliques qui répondent aux interruptions par l’élève (ex l. 7,28, 35), quasiment toutes les répliques du professeur se terminent par des points de suspension (l.2, 5, 23…) : si l’élève ne l’interrompait pas pour finir ses phrases ou commenter, le professeur ferait en fait une longue tirade didactique, un soliloque. Or cette tirade, constamment interrompue par l’élève finit par perdre de son sens et de sa clarté 
    • Il n’y a pas vraiment dialogue non plus car l’élève se contente de finir les phrases du prof (l. 6, 24) ou de répéter mécaniquement « oui monsieur »
    • Le professeur interpelle l’élève, cf apostrophe « Mademoiselle » l. 1 + nombreuses marques de la 2ème personne (« sachez-le, souvenez-vous ») mais en fait il ne semble pas vraiment vouloir qu’elle participe, cf négations  « N’étalez donc pas votre savoir », « n’interrompez pas »… + il lui indique les gestes à faire avec des verbes à l’infinitif « lever très haut le cou », « vous élever »… mais n’admet pas qu’elle les fasse : « restez assise »
    • Fin : le professeur ne prend pas en compte ce que dit l’élève (« J’ai mal aux dents ») et continue son cours sans vraiment l’écouter

    Donc absence de véritable communication entre eux

     

    B-   Un jeu avec le langage

    • Propos du professeur très imagés, cf métaphore filée des oiseaux pour parler des « sons » l. 9sq + « oreilles des sourds » deviennent « tombeaux » par métaphore + les mots crèvent « comme des ballons »… = utilisation assez poétique de la langue
    • Jeux sur les mots : détourne l’expression figée « ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd » qu’il prend au pied de la lettre, comme si les mots « tomb[aient] » vraiment (l.9)  après avoir « voltig[é] » dans les airs
    • les exemples  de liaisons donnés l. 33 tournent à l’absurde ! : il y a bien des liaisons dans « trois heures » ou « les enfants », mais aucune dans « l’âge nouveau » et « voici la nuit » ! donc ses propos sont purement fantaisistes, le langage est juste une sorte de jeu poétique.

     

     

    C- Un langage dénué de sens

    • cf remarque précédente + Le professeur parle beaucoup (longues tirades), mais ses propos sont en fait dénués de sens : on dirait qu’il prend surtout plaisir à parler et à s’écouter, cf phénomènes de répétitions « voltigeront, voltigeront » + rythme ternaire l.19-20 (« des syllabes, des mots, des phrases » + allitérations : son [s] l. 22-23 etc…
    • vocabulaire scientifique : émettre des sons », « poumons », « cordes vocales, « air chaud », « vitesse »….  Donc ses propos semblent fondés sur des lois physiques, mais en fait cela n’a aucun sens (certains mots légers voleraient et d’autres, lourds, tomberaient !; il fait comme si les mots étaient vraiment des objets). Donc le langage n’est pas vraiment fondé sur la raison.
    • Le professeur avoue lui-même que le langage ne signifie rien :selon lui les sons semblent « s’agripp[er] les uns aux autres automatiquement » : l’adverbe suggère que cela se fait en dépit de volonté et de tout sens. + les « phrases » sont définies (« c’est-à-dire ») comme « des assemblages purement irrationnels de sons, dénués de tout sens » ; les mots qui auraient un sens (« chargés de signification »), eux, « tombent dans les oreilles des sourds », donc ne sont pas entendus, ou « crèv[ent] comme des ballons »… donc soit le langage n’a pas de sens, soit il échoue !

     

    NB : Ce pessimisme concernant le pouvoir de communication du langage est un leitmotiv chez Ionesco, cf La Cantatrice chauve (lien vidéo en annexe 3 + manuel p. 494-495), pièce fondée justement sur une fausse communication, faite d’une succession de répliques dénuées de tout sens.

     + Cela rejoint la partie I, car cette communication défaillante peut être source de comique, et/ou éminemment tragique. 

     

    ___________________________________________________________________

    Annexe 1 – extrait de En attendant Godot de Beckett (1952)

    ESTRAGON : Et si on le laissait tomber ? (Un temps.) Si on le laissait tomber?

    VLADIMIR : Il nous punirait. (Silence. Il regarde l’arbre.) Seul l’arbre vit.

    ESTRAGON  (regardant l’arbre.) : Qu’est-ce que c’est ?

    VLADIMIR : C’est l’arbre.

    ESTRAGON : Non mais quel genre ?

    VLADIMIR : Je ne sais pas. Un saule.

    ESTRAGON : Viens voir. (Il entraîne Vladimir vers l’arbre. Ils s’immobilisent devant. Silence.) Et si on se pendait ?

    VLADIMIR : Avec quoi ?

    ESTRAGON : Tu n’as pas un bout de corde ?

    VLADIMIR : Non.

    ESTRAGON : Alors on ne peut pas.

    VLADIMIR : Allons-nous-en.

    ESTRAGON : Attends, il y a ma ceinture.

    VLADIMIR : C’est trop court.

    ESTRAGON : Tu tireras sur mes jambes.

    VLADIMIR : Et qui tirera sur les miennes ?

    ESTRAGON : C’est vrai.

    VLADIMIR : Fais voir quand même. (Estragon dénoue la corde qui maintient son pantalon. Celui-ci, beaucoup trop large, lui tombe autour des chevilles. Ils regardent la corde.) A la rigueur ça pourrait aller. Mais est-elle solide ?

    ESTRAGON : On va voir. Tiens.

    Ils prennent chacun un bout de la corde, et tirent. La corde se casse. Ils manquent de tomber.

    VLADIMIR : Elle ne vaut rien.

    Silence.

    ESTRAGON : Tu dis qu’il faut revenir demain ?

    VLADIMIR : Oui.

    ESTRAGON : Alors on apportera une bonne corde.

    VLADIMIR : C’est ça.

    Silence.

     

    Annexe 2 -IONESCO extrait de Notes et contre-notes (1962) :

     Je n’ai jamais compris, pour ma part, la différence que l’on fait entre comique et tragique. Le comique étant l’intuition de l’absurde, il me semble plus désespérant que le tragique. Le comique est tragique, et la tragédie de l’homme dérisoire. Le comique n’offre pas d’issue. Je dis « désespérant », mais, en réalité, il est au-delà ou en deçà du désespoir ou de l’espoir. Pour certains, le tragique peut paraître, en un sens, réconfortant, car, s’il veut exprimer l’impuissance de l’homme vaincu, brisé par la fatalité par exemple, le tragique reconnaît, par là même, la réalité d’une fatalité, d’un destin, de Lois régissant l’univers, incompréhensibles parfois, mais objectives. Et cette impuissance humaine, cette inutilité de nos efforts peut aussi, en un sens, paraître comique. J’ai intitulé mes comédies antipièces, drames comiques, et mes drames pseudo-drames ou farces tragiques, car, me semble-t-il, le comique est tragique, et la tragédie de l’homme est dérisoire ».

     

    Annexe 3- extrait de La Cantatrice chauve dans la mise en scène de Lagarce

    https://www.youtube.com/watch?v=C-BkB118nGo

     

    Annexe 4- extrait vidéo de La Leçon de Ionesco montrant davantage encore l’utilisation absurde du langage :

    https://www.youtube.com/watch?v=GNU2EBuGSf4

    ou si vous voulez voir la pièce en entier :

    https://www.youtube.com/watch?v=Jgxv6wp4ivw

     

     

     

     

     

     


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    Méthodologie:

    Introduction :

    - 1 amorce : amener le sujet. 

    - la problématique : recopier le sujet tel quel ( possibilité de tranformer une question directe en question indirecte)

    - reformulation de la problématique si mots compliqués ou polysémiques ( à partir de l'analyse du sujet au brouillon, avec votre définition des mots clés).

    - L'annonce des grands axes du plan.

     

    Développement : mise en page semblable à celle du commentaire

    - introduisez les grands axes par une phrase rédigée qui remplace les titres de votre plan puis allez à la ligne. 

    - sautez une ligne entre l'introduction et le développement, entre les grandes parties, et entre le développement et la conclusion.

    - allez simplement à la ligne entre chaque sous-partie, commencer par un alinéa et un connecteur.

    - Une sous-partie= un paragraphe : n'allez jamais à la ligne , enchaînez les idées et les exemples qui viennent justifier l'argument principal de la sous-partie ( celui-ci correspond au sous-titre dans votre plan : 1) ; 2)...

     

    Exploitation des exemples: 

    - un titre ne suffit pas. Vous devez expliquer de quoi parle le texte ( ici un poème ou un art poétique). Vous devez montrer en quoi cet exemple prouve la justesse ou la véracité de votre argument.

    - Attention : le "je" poétique peut être tout aussi fictif que le "je" romanesque. Ce sont les connaissances sur la vie de l'auteur ou sur les circonstances de l'écriture de l'oeuvre qui nous permettent de savoir si le "je" est autobiographique ( d'où l'étude, même sommaire, des biographies dans la fiche bac).

    - n'oubliez pas que vous devez utiliser au moins l'un des textes du corpus dans vos exemples.

     

    Conclusion :

    - Comme dans le commentaire, effectuez une synthèse des pricipaux arguments pour répondre explicitement à la problématique.

    - Proposez une ouverture : nouvelle question, comparaison.

     

    Erreurs : 

    - ne présentez pas les textes du corpus dans l'introduction de la dissertation. Vous ne devez le faire que dans la réponse à la question des textes du corpus.

    - de même, quand vous utilisez les textes du corpus en exemple, vous ne pouvez, ici, les désigner par leur lettre. Vous devez obligatoirement vous y référer par le titre.

    - N'énoncez pas de "vérité"que vous ne pouvez prouver : "Les poètes, de tout temps, ont cherché à reproduire le réel"; " Pour la plupart de ses admirateurs, la poésie s'identifie principalement au lyrisme". 

    - Nuancez vos propos avec parfois, souvent, ne dites pas : "la poésie doit s'inscrire dans la réalité ( c'est faux bien sûr, ce n'est pas une obligation)", mais " La poésie peut s'inscrire dans la réalité".

    - la poésie n'est pas un style, ni un thème, ni un registre : c'est un genre.

    - inversement, le lyrisme est un bien un registre et non un genre.

    Je vous conseille vivement, à nouveau, le site suivant :

    https://www.afterclasse.fr/

    • inscrivez-vous gratuitement
    • pour les genres et les registres cliquez sur 2de
    • puis cliquez sur français
    • puis cliquez sur l'image qui porte le titre "genres et registres" : vous y touverez plusieurs chapitres sur tous les mouvements, par siècle, puis sur les registres.
    • Vous pouvez réviser toutes les matières et tous les objets d'étude du français en cliquant sur niveau 1ère....
    • Chercher des idées, des pistes, des textes sur internet est une chose, le plagiat en est une autre.

    http://www.etudier.com/dissertations/La-Po%C3%A9sie-a-t-Elle-Pour-Fonction-d%E2%80%99Exprimer/588915.html

    Plan proposé pour répondre à la problématique:

    I- La poésie entretient des liens étroits avec le réel : 

    1) L'expression de sentiments personnels ( lyrisme, expériences personnelles : l'amour, la mort, la maladie, l'exil...)

    2) un regard critique sur le monde ( poésie satirique, poésie didactique, poésie engagée)

    3) la poésie raconte le monde, elle le dit, elle en conserve la mémoire.

     

    II- La poésie transcende le réel :

    1) Elle magnifie le monde, elle le transforme ( donne vie aux objets, aux animaux, fait du beau avec du laid)

    2) La poésie crée un monde, un univers, qu'elle fait surgir par ses images et ses sonorités ( poésie du rêve, de l'inconscient; lien avec l'Idéal et le spirituel)

    3) La poésie est un monde en soi : elle peut n'avoir pour but qu'elle-même, sans chercher à reproduire ni transfigurer le réel : elle est l'art du beau, elle cherche à être musique ou beauté. Elle n'a as forcément de sens ni de message à transmettre.

    Pour chacune de ces sous-parties, trouvez au moins un exemple et commentez-le. (cf. les textes étudiés en classe ainsi que les corpus, celui sur l'art poétique et celui sur les fonctions de la poésie publié en page d'accueil de ce blog et en note d'information sur libercol).


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    • Erreurs de méthodologie

    Un axe principal ( I, II dans votre plan au brouillon) doit comporter obligatoirement 2 ou 3 sous-parties.

     pas de "métalangage" : vous n'avez pas à expliquer ce que vous faites en matière de méthodologie, comme " Nous allons donc répondre à la problématique";  "la problématique est la suivante";  "je vais faire un plan en deux parties...".

    Inscrire des titres et des sous-titres relève du même type d'erreurs. 

    - n'annoncer pas le plan avant de proposer une problématique : où est la logique? Le plan permet de répondre à cette dernière;  c'est comme mettre la charrette avant les boeufs!

    - Entre la présentation de l'oeuvre ( titre,l'auteur, époque) et la problématique, il faut indiquer le thème ou le sujet du passage à commenter.

    - attention à l'insertion des citations. Utilisez les deux petits points avant les guillemets, ou intégrez la citation dans votre phrase à l'aide de verbes de parole ou de tournures introductives 

    - pas de citations trop longues ( quasiment une demi-page) ni de catalogue de citations. D'abord, cela apparaît comme du "remplissage"; ensuite, comment analyser de façon claire un passage aussi dense?

    - pour la millième foiscry, ne pas commencer une sous-partie par une citation : LA CITATION N'EST PAS UN ARGUMENT!!!!!! Elle justifie l'argument, elle l'illustre. En aucun cas elle ne se substitue à lui. En outre, nous avons dit que la première phrase de la sous-partie, donc du paragraphe, correspond au sous-titre correctement rédigé. Où avez-vous jamais vu une citation comme sous-titre? 

    - et enfin, également signalé à chaque correction, on ne souligne pas un texte en l'inscrivant entre guillemets! Il faut choisir : on souligne le titre d'une oeuvre ( roman, essai, pièce, recueil...), on inscrit entre guillemets le titre d'un poème, d'une section de recueil, d'un chapitre, ou une citation du texte. 

    Il existe encore quelques élèves qui ne soulignent pas les titres, qui ne font pas d'introduction de partie, qui sautent le même nombre de lignes entre les parties et les sous-parties : comment est-ce possible????? Que font-ils en classe au moment des cours, des exercices, des corrections? Qu'ont-ils copié dans leur classeur? Comment révisent-ils leurs fiches de méthodologie avant l'épreuve?

     

    • Erreurs d'analyse ou fragilité dans le propos (argument insuffisamment développé ou mal justifié)

    - Vous ne pouvez bâtir un axe uniquement sur un procédé ( par exemple ici le comique de mot). Un procédé n'est pas un argument qui plus est.)

    - Vous aviez à commenter une scène d'exposition : par conséquent, vérifier si ,oui ou non, elle remplissait ses fonctions traditionnelles s'imposait. D'ailleurs, d'après vous...^^ quelles sont ces fameuses fonctions?

    - Attention, on ne parle jamais de l'incipit d'une pièce de théâtre. Ce terme correspond uniquement au début d'un roman. La scène 1 de l'acte I est, comme dit ci-dessus, la scène d'exposition.

    - Il  était également nécessaire d'aborder l'inversion des rôles dès la scène 1 de l'acte I : la scène d'exposition doit lancer l'intrigue le plus rapidement possible pour "accrocher" le spectateur, pour susciter son intêrêt. Vous qui avez lu la pièce en entier, vous deviez mesurer l'importance des comportements dans cette scène et le renversement hiérarchique qui semble s'opérer peu à peu.

    - beaucoup d'entre vous n'ont pas perçu l'ironie d'Arlequin : non, il n'est pas désespéré, il se moque de son maître dès le début: "Hélas! ils sont noyés dans la mer , et  nous avons la même commodité." ( la note vous indiquait, pour éviter tout contre-sens : la même opportunité; ils ont l'occasion de les rejoindre). Puis, lorsque son maître l'engage à partir à la recherche d'éventuels rescapés, Arlequin répond : "Mais reposons-nous auparavant pour boire un petit coup d'eau-de-vie..." Cela vous semble-t-il l'attitude pessimiste d'un homme désespéré? 

    - Attention à l'habituelle paraphrase, ou à la forte tendance à résumer le texte à l'aide d'un collage de citations.

    • Fautes d'expression 

    - Faire partie de.... : n'oubliez pas le -e final ; faire partie de qqchose signifie "être une partie" de quelque chose.

    - D'ailleur

    - apeuré : et non *appeuré

    - *il exprime que ......:  le verbe exprimer est de construction directe;  on exprime  une idée, une opinion, un souhait, un sentiment... / Il faut dire alors : "Il affirme que...; il  soutient que..."

    -"bien que" et non *malgré que; 

     - Quant à malgré, il s'écrit sans -s à la fin!

    - Et les incontournables : le *héro, le *champs lexical. Je vous laisse corriger!

    - le personnage ou l'auteur ne "citent" pas le texte!!!!! Citer signifie reproduire les paroles de quelqu'un. 

    - un texte "s'intitule", il ne se nomme pas. Vous ne dites pas : "Quel est le nom de ce livre?" sinon : "Quel est le titre du livre?"

    - le mot éloge est masculin : un éloge et non *une éloge

     

    Les grosses bourdes ( ou "sottises" dans un langage plus châtié!)

    Commentaire 1ère L: éloge de l'inconstance-Dom Juan, Molière

    - Alors non, Iphicrae n'est pas un maître "négrier"! Où avez-vous qu'il faisait du trafic d'esclaves d'une part, et d'autre part, que ses esclaves étaient des noirs africains???!!!!!!

    - Les règles très contraignantes au théâtre ne remontent ps à l'Antiquité, mais au théâtre classique, (c'est-à-dire du XVIIe siècle) et relèvent d'une conception très normative de la langue et de la littérature à cette époque.

    - les indications en italique au début de la scène, indiquant les éléments du décor, ne correspondent pas à une préface!!! Ce sont des DIDASCALIES!

     

     

     


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    • Erreurs de méthodologie

    - encore une fois : pas de "métalangage" : vous n'avez pas à expliquer ce que vous faites en matière de méthodologie, comme " Nous allons donc répondre à la problématique";  "la problématique est la suivante";  "je vais faire un plan en deux parties...".

    Inscrire des titres et des sous-titres relève du même type d'erreurs. 

    - n'annoncer pas le plan avant de proposer une problématique : où est la logique? Le plan permet de répondre à cette dernière;  c'est comme mettre la charrette avant les boeufs!

    - Entre la présentation de l'oeuvre ( titre,l'auteur, époque) et la problématique, il faut indiquer le thème ou le sujet du passage à commenter.

    - autre erreur récurrente dans la présentation : " Nous allons étudier la scène 2 de l'acte I". Non! Il ne s'agit que d'un extrait de cette scène bien sûr! Une seule réplique!

    - attention à l'insertion des citations. Utilisez les deux petits points avant les guillemets, ou intégrez la citation dans votre phrase à l'aide de verbes de parole ou de tournures introductives : ainsi que le déclare Dom Juan, "Toutes les femmes ont le droit de nous charmer"; Dom Juan compare la fidélité à la mort, en utilisant des expressions comme "s'ensevelir pour toujours" ou "être mort dès sa jeunesse".

    - pas de citations trop longues ( quasiment une demi-page) ni de catalogue de citations. D'abord, cela apparaît comme du "remplissage"; ensuite, comment analyser de façon claire un passage aussi dense?

    - pour la millième foiscry, ne pas commencer une sous-partie par une citation : LA CITATION N'EST PAS UN ARGUMENT!!!!!! Elle justifie l'argument, elle l'illustre. En aucun cas elle ne se substitue à lui. En outre, nous avons dit que la première phrase de la sous-partie, donc du paragraphe, correspond au sous-titre correctement rédigé. Où avez-vous jamais vu une citation comme sous-titre? 

    - et enfin, également signalé à chaque correction, on ne souligne pas un texte en l'inscrivant entre guillemets! Il faut choisir : on souligne le titre d'une oeuvre ( roman, essai, pièce, recueil...), on inscrit entre guillemets le titre d'un poème, d'une section de recueil, d'un chapitre, ou une citation du texte. 

    - Il existe encore quelques élèves qui ne soulignent pas les titres, qui ne font pas d'introduction de partie, qui sautent le même nombre de lignes entre les parties et les sous-parties : comment est-ce possible????? Que font-ils en classe au moment des cours, des exercices, des corrections? Qu'ont-ils copié dans leur classeur? Comment révisent-ils leurs fiches de méthodologie avant l'épreuve?

     

    • Erreurs d'analyse ou fragilité dans le propos (argument insuffisamment développé ou mal justifié)

    - l'erreur d'interprétation la plus importante est sans doute de prendre le discours de D.J au pied de la lettre, et de le considérer comme un homme en détresse, un homme ridicule vaincu par ses pulsions et les manipulations féminines. Cette tirade est un joyau d'éloquence, de perversité et de mauvaise foi qui ne vise qu'à justifier le comportement de D.J, parfaitement maître de la situation.

    - il s'agit d'une tirade et non d'un monologue : l.1 : "tu veux qu'on se lie...": pronom du dialogue; il parle donc à un interlocuteur, non à lui-même.

    - en ouverture, après la conclusion, vous êtes assez nombreux à comparer Dom Juan au personnage du comte Almaviva, dans Le Mariage de Figaro: comparaison pertinente mais la plupart du temps non expliquée! Vous devez justifier cette comparaison.

    - présenter en amorce la fonction du théâtre classique, et en particulier les pièces de Molière, comme un divertissement, est une erreur. Nous avons vu que dans la préface du Tartuffe, Molière assigne à la comédie une fonction première : corriger les hommes en les divertissant.

    - l'amorce ainsi que l'ouverture se doivent d'être littéraires. Pas de considérations personnelles ou générales sur le sujet. Exemple d'amorce non valable : "Les Hommes ont toujours eu une vision de l'amour différente de celle des femmes". Abstenez-vous également de donner votre opinion personnelle sur le sujet ou sur le personnage, comme : "Don Juan a tort, la fidélité n'est pas ridicule" ou encore : " C'est mal de traiter les femmes comme des objets de plaisir". Les digressions ou remarques subjectives ou axiologiques ( c'est bien, c'est mal, c'est beau, c'est laid...) ne sont pas admises dans l'exercice du commentaire.

    - l'amorce est censée mener naturellement à la présentation de la pièce ou de l'extrait. Parfois, entre ces deux étapes, vous semblez sauter du coq à l'âne sans aucune transition ni logique. 

    - Le mot "objet", au XVIIe siècle, n'est pas dépréciatif. Il signifie ici " la personne dont on est amoureux" ou "Ce qui touche, ce qui esmeut les sens par sa presence. Il se dit plus ordinairement par rapport au sens de la veuë. Agreable objet. vilain objet. charmant objet. je ne sçay quel objet a frapé mes yeux. la couleur est l'objet de la veüe. le son est l'objet de l'oüye." ou encore " tout ce qui est consideré, comme la cause, le sujet, le motif d'un sentiment, d'une passion, d'une action. Estre l'objet de la raillerie, de la medisance, de la calomnie, du mépris. objet de pitié. l'objet de son amour, de sa passion. objet de tristesse, d'affliction, de douleur". Cf les dictionnaires d'autrefois.

    • Fautes d'expression 

    - *il exprime que ......:  le verbe exprimer est de construction directe;  on exprime  une idée, une opinion, un souhait, un sentiment... / Il faut dire alors : "Il affirme que...; il  soutient que..."

    -"bien que" et non *malgré que

    - encore et toujours la construction indirecte : "nous nous demanderons comment Dom Juan *fait-il l'éloge de l'inconstance"; expression correcte :  nous nous demanderons comment Dom Juan fait l'éloge de...

    - le futur simple se construit sur l'infinitif : étudier  donne nous étudierons et non *nous étudirons.

    - *rétaurique : une question rhétorique.

    - Et les incontournables : le *héro, le *champs lexical. Je vous laisse corriger!

    - le personnage ou l'auteur ne "citent" pas le texte!!!!! Citer signifie reproduire les paroles de quelqu'un. 

    - un texte "s'intitule", il ne se nomme pas. Vous ne dites pas : "Quel est le nom de ce livre?" sinon : "Quel est le titre du livre?"

    - le mot éloge est masculin : un éloge et non *une éloge

     

    Les grosses bourdes

    Commentaire 1ère L: éloge de l'inconstance-Dom Juan, Molière

    - Non, le classicisme n'est pas un mouvement littéraire du XVIe siècle!!!!!  mad Mais du...alors, de quel siècle?

    - "Le théâtre débute au XVIIe siècle". Heureusement que nous avons étudié un diaporama et remplit une fiche sur le théâtre dans l'Antiquité!no

    - Recopier stupidement le  commentaire d' un site en ligne, point par point, dans le même ordre et en employant des mots ou des concepts non vus en classe: téléphone portable sous la copie ou dans la trousse? 

     

     

     

     

     

     


    4 commentaires


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