•  Un enterrement à Ornans- Courbet-1849-1850

     

    Un enterrement à Ornans suscite le scandale et le rejet aussi bien de la critique officielle que du grand public lors de sa première exposition au Salon de Peinture.

    Un tableau réaliste:

    Il est l'exemple même du bouleversement apporté par la peinture réaliste. Courbet va choisir pour sujet une scène du quotidien, et les gens de son village ainsi que sa famille ( sa mère et ses sœurs figurent dans le groupe de femmes à la droite du tableau). Nous sommes très loin des sujets historiques, religieux et mythologiques. On ne pardonne pas au peintre d'avoir réalisé son oeuvre selon  les dimensions réservées jusque là aux thèmes nobles : la toile mesure en effet 3,11 m x 6,68 m. Les personnages sont peints "en pied", comme les rois et les empereurs, et grandeur nature, comme les héros des toiles de David, ce qui donne de l'importance aux hommes  et femmes ordinaires. La vision panoramique offre comme une frise qui permet de réunir toute la communauté et toutes les couches sociales devant la mort.

    Ce tableau accentue le côté sombre et cru de la mort : dominante de la couleur noire, avec le crépuscule à l'horizon et les vêtements de deuil. Par ailleurs, l'ensemble est organisé autour du trou creusé dans le sol et sur le bord duquel se trouve un crâne. Le passage dans l'au-delà n'est pas évoqué de manière symbolique, par un euphémisme pictural : le retour à la terre, la décomposition sont abordés avec réalisme, sans volonté d'atténuer ou d'enjoliver la noirceur des funérailles.

    Un tableau politique :

     

    Les hommes au centre représentent des militants républicains et socialistes. L'homme en bleu, à la gauche du chien, porte le costume des révolutionnaires de la 1ère république.

    Les femmes forment un groupe à part, comme elles sont écartées du suffrage universel. (mais aussi séparées des hommes à l'église)

    Les seules couleurs sont celles de la République : bleu, blanc, rouge.

    Le cercueil, à gauche du tableau, au premier plan,  est recouvert d'un drap blanc : il s'agit d'une coutume lors d'enterrements d'enfants ou de femmes. Selon certains critiques, cette peinture aurait pour sujet principal l'enterrement de la seconde république, avec Napoléon III comme fossoyeur.

     

     

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