• L'Auteur

      

    L'Auteur 

    Friedrich de La Motte-Fouqué

     

    Origines :

    Le baron Frierich de La Motte-Fouqué est né le 12 février 1777 à Brandebourg -sur- la-Havel. Il descend d'une famille de hugenots français qui se sont exilés en Prusse après la révocation de l'édit de Nantes, qui permettait aux protestants d'exercer leur culte.

    Fils d'officier et filleul de Frédéric II,  roi de Prusse, il intègre très tôt l'armée, à dix-sept ans.  En 1803, après s'être marié pour la seconde fois, il abandonne sa carrière militaire durant une dizaine d'années ;  il prend cependant la tête d'un corps de volontaires en 1813, lors de la révolte prussienne contre Napoléon. Il quitte définitivement l'armée pour des raisons de santé, avec le grade de major, décoré de l'ordre de Saint-Jean et chevalier de l'Aigle rouge.

    Carrière littéraire :

    C'est lorsqu'il retourne momentanément à la vie civile, en 1803, que La Motte-Fouqué se lance dans l'écriture. Sa production littéraire est très importante : une dizaine de contes et de romans, une cinquantaine de pièces de théâtre, deux recueils de poésies. Parallèlement, il fonde deux revues où il publie ses oeuvres.

    Il se lie d'amitié avec les écrivains les plus réputés de son temps, tels que Goethe, Shiller, Chamisso...Entre 1810 et 1820, il rencontre un grand succès et sa popularité va grandissant. Mais par la suite, son talent et son inspiration semblent décroître : il est en décalage avec l'essor du post-romantisme qui exalte une littérature plus sobre et plus rationnelle.

    Fin de vie :

    Après le décès de sa seconde épouse, en 1831, il surmonte de grandes difficultés financières,  grâce à une pension versée par l'empereur Frédéric-Guillaume III et en donnant des cours de littérature à l'université de Halle-sur-Saale. Il se remarie avec la fille d'un officier suédois.

    En 1841, il publie douze volumes d'oeuvres choisies.

    Il meurt le 23 janvier 1843 à Berlin.

     

    Ondine :

     

    L'Auteur

     

     

    1)  Ondine est sans aucun doute la plus importante de ses oeuvres, celle qui le mènera à la postérité. 

    • Succès public immédiat mais aussi louée par les plus grands auteurs, tels que Goethe, Heine, Hoffmann  qui en fera un opéra.
    • Ce conte baigne tout d'abord dans l'univers des eaux vives, comme symbole de la pureté originelle, et dans celui de  la forêt hantée, tous deux motifs propres à la tradition germanique.
    • Mais il va au-delà du folklore ou de la mythologie nationale : l'universalité de son propos  inspirera des poètes, des compositeurs, des peintres et des dramaturges qui se saisiront de la fable et du personnage pour réécrire, inlassablement, à travers l'espace et le temps, l'histoire de cette fille des eaux à la recherche d'une âme humaine.

     

    2) Les sources :

    Cette nouvelle, rédigée en 1807, se nourrit de sources diverses :

    - le mythe antique de Daphnis , berger devenu aveugle après avoir trompé la nymphe Nomia avec une princesse.

    - origines médiévales : la vieille légende du chevalier Peter von Stauffenberg, écrite vers 1320

    - le traité des êtres fabuleux, le Liber de nymphis, sylvis, pygmaeis et salamandris et de caeteris spiritibus, paru en 1595.

    - la célèbre légende de Mélusine, où les relations entre un humain et un esprit des eaux sont interdites.

    Toutes ces oeuvres se font écho  par la transgression de l'interdit dicté par la créature aquatique, transgression qui constitue une faute suivie d'un châtiment : la perte de l'âme ou de la vie.

     

    3) Un genre particulier : le Märchen:

    Le märchen est un genre difficile à cerner, mais c'est le terme employé par La Motte Fouqué pour qualifier Ondine. On peut le définir comme un conte populaire et merveilleux, se situant entre la nouvelle et la légende. Les personnages en sont stéréotypés, l'analyse psychologique est absente ou très peu développée.

    Dans Ondine, les personnages connaissent cependant une évolution. Ondine subit des mutations profondes, tant au niveau de son statut qu'en ce qui concerne son caractère, sa personnalité. Le chevalier Huldbrand de Ringstetten possède également une certaine ambiguïté, une identité double, oscillant entre l'image idéalisée du chevalier noble, courageux et courtois, et celle d'un homme faible, passif et inconstant.

     

    4) Un monde de la métamorphose et de l'illusion : 

    Si la nature est tout aussi stéréotypée que les personnages, construite sur l'opposition entre un monde paradisiaque, le fameux topos du "locus amoenus", et un autre monde plus hostile,  dangereux et inquiétant, elle a néanmoins une particularité : celle de changer, de se métamorphoser. En effet, tout au lond du récit, on peut voir aussi bien des créatures vivantes que des êtres inanimés apparaître sous des formes différentes : ce sont ces transformations qui intéressent l'auteur. La nature, mouvante et imprévisible, possède toute la puissance de l'être élémentaire et originel, et par sa force incontrôlable déclenche les péripéties.

    Ce thème de la métamorphose est intimement lié à celui du paraître et de l'illusion. Le lecteur partage l'incertitude des personnages et se trouve ainsi saisi d'un sentiment d'étrangeté.

     

    5)  L'influence du roman de chevalerie et de la quête sprirituelle :

    La Motte Fouqué, écrivain protestant plusieurs fois tenté par le catholicisme, s'intéresse particulièrement aux questions religieuses et aux parcours initiatiques que l'on retrouve dans les romans de chevalerie.  "Ondine repose en effet sur une quête spirituelle profondément problématique et susceptible, par là même, de générer toutes sortes de péripéties. Car Ondine, cherchant à vivre en harmonie avec une âme qu'elle vient de recevoir, est une créature qui s'en trouve par essence dépourvue, un esprit dont la nature même consiste à en être dénuée. Le lecteur est donc tenu en haleine par les aventures d'un être tentant d'atteindre un idéal, si bien que la tension romanesque semble immédiatement issue de cette tension spirituelle." (Nicolas Waquet)

     

    6) Intertextualité : la passion adultère et fatale :

    Enfin, le conte d'Ondine aborde l'un des thèmes les plus traditionnels du récit d'amour occidental, celui de l'infidélité, de l'adultère qui conduit à la mort mais qui survit dans la fusion des éléments, dans une étreinte éternelle. (cf. dans la littérature médiévale Tristan et Iseult, Guenièvre et Lancelot, El romance del conde niño, romancero anonyme du bas Moyen Âge espagnol...)

     

     

     

     Sources :

    1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_de_La_Motte-Fouqu%C3%A9

    2. Préface de Nicolas Waquet, in Ondine, F. de La Motte-Fouqué, ed. Payot-Rivage poche

    3. http://www.plathey.net/livres/germanophone/motte-fouque.html


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