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Ce que La Fontaine doit aux arabes
De nombreuses fables de La Fontaine sont inspirées du recueil "Kalila et Dimna". Ces fables animalières sont d’abord conçues comme un miroir des princes : elles dévoilent un imaginaire politique qui s’étend, au-delà des cours princières, à l’ensemble des élites cultivées du monde musulman médiéval.
• Crédits : Wikimedia Commons
Composé en sanskrit probablement dès le IIIe siècle avant Jésus-Christ, Kalila wa-Dimna (Kalila et Dimna) est un recueil de fables orientales d'origine indienne largement distribué. Les fables furent traduites en arabe au VIIIe siècle par Ibn al-Muqaffa’, auteur persan très instruit et courtisan influent.
Kalila et Dimna sont deux chacals vivant à la cour du lion, roi du pays. Si Kalila se satisfait de sa condition, Dimna en revanche aspire aux honneurs, quels que soient les moyens pour y parvenir. Chacun des deux justifie sa position en enchaînant des anecdotes, qui mettent en scène des hommes et des animaux, et délivrent des préceptes et des morales. Donner la parole aux animaux permet, sous une forme divertissante, de traiter – et de mémoriser – des sujets universels tels que l’amitié, la trahison, le rôle du savoir ou encore la justice. Les histoires visent également à régler la bonne conduite de l’individu sur le plan personnel, familial et civique.
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