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    Un Roi sans divertissement :de l'écrit à l'écran

     

    L'Ecriture du Roman

    Les sources d'inspiration :

    Un Roi sans divertissement :de l'écrit à l'écran

    1946 : Giono est en vacances dans une petite ferme  qu'il vient d'acheter près de Manosque. Il commence à rédiger un nouveau roman car il est "en panne" sur sa dernière oeuvre en cours, Le Hussard sur le toit. Ce récit prend forme alors qu'il se promène des journées entières sur les plateaux déserts et monotones du Lubéron. Le besoin d'écrire surgit pour se distraire du vertige.

    Le 31 août 1946, il jette quelques lignes au hasard, sans aucune idée préconçue de ce que sera cette histoire. Tout commence par l'image d'un hêtre magnifique qu'il a eu l'occasion d'admirer pas très loin de chez lui. Ou peut-être le chêne somptueux qu'il contemple depuis sa fenêtre. Cet arbre est donc, dès le début, un personnage à part entière. Il suffit de le situer près d'une scierie dans la boucle d'un virage en tête d'épingle. Ce virage, il existe réellement, près de Lacé, mais il n' y a qu'un hangar en bord de route.  Lorsqu'il se lance dans cette nouvelle écriture, il a la tête pleine des paysages du Trièves où il est allé chercher la paix et les sommets enneigés, car Giono déteste l'été et le grand soleil. Le château de Saint Baudille existe vraiment. C'est un lieu si romanesque que le romancier va conserver ses terrasses et ses massifs de buis. Son ami Bergues, le braconnier, endossera la même identité dans le roman et sera l'une des premières victimes. Chichilian ...le nom se prête à un univers imaginaire et deviendra Chichilianne...Ainsi, Giono superpose plusieurs paysages, Manosque, Lacé, les hauts plateaux, Saint-Baudille et Chichilian, c'est une Provence imaginaire qui sert de cadre à ses fictions.

    Il y a donc d'abord le hêtre. Puis, de l'arbre naît l'idée d'un cadavres caché dans l'entrelacs de ses branches ; le cadavre suscite l'assassin qui justifie la présence du justicier : M. V, le meurtrier et Langlois, le capitaine, prennent vie.

    Il y a enfin toutes les lectures de Giono qui l'imbibent et l'inspirent : deux phrases de Pascal encadrent les premières lignes : Un roi sans divertissement est un homme plein de misères. Le roi sait-il qu'il est misérable? Giono est aussi fortement inspiré par Machiavel, Sade, les romans de la table ronde, et Moby Dick de Melville, qui le fascine, et dont les abîmes marins  annoncent les abîmes de l'inconscient.

    Le roman est rédigé dans l'euphorie en moins de quarante jours. Le manuscrit est rédigé d'un seul trait, sans ratures, sans notes préparatoires.

    Giono et la guerre : l'expérience de la haine, du mépris et de l'abandon.

     

     

     


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