• - Un roman contemporain  :  Au choix 

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    • El Dorado, Gaudé + La mort du Roi Tsongor + Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu 
    • Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur d'Harper Lee : Véritable coup de cœur ! Livre culte, le roman le plus lu aux Etats-Unis après la Bible, best-seller et long-seller à sa sortie. Un phénomène comparable à L'Attrape-Cœurs  de Salinger. "Ce livre est magique. D'une tendresse, d'un humour, d'une mélancolie sans pareils" (Nouvel Observateur). "L'un des plus beaux livres jamais écrits" (Femina). Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche; Harper Lee a écrit un roman universel sur l'enfance confrontée aux préjugés, au mensonge, à la bigoterie et au mal. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cette histoire tient du conte, de la "court story" américaine et du roman initiatique. Couronné par le Prix Pultitzer en 1961, Ne Tirez pas sur l'oiseau moqueur s'est vendu à plus de 30 millions d'exemplaires dans le monde entier.
    • L'Homme invisible de H.G. Wells : roman de science-fiction, chef d'oeuvre de la littérature fantastique qui se laisse difficilement classer, L'Homme invisible est devenu un classique du genre. Un homme étrange dont la tête est entièrement recouverte de bandages, à part le nez, arrive un beau jour dans le petit village d'Iping et s'installe mystérieusement à l'auberge. Soupçonné de vol, afin d'échapper à ses poursuivants, il se rend invisible : mais obligé de retirer ses vêtements, comment résister au froid intense de l'hiver? 
    • Jane Eyre de Charlotte Brontë : l'un des plus beaux romans d'amour de la littérature mondiale. Dès sa sortie il rencontre un immense succès jamais démenti jusqu'à aujourd'hui. Un très large lectorat, enthousiaste, s'acharne à découvrir qui est l'auteur de ce chef d'oeuvre : plongés dans l'Angleterre victorienne, les personnages évoluent dans un vieux manoir solitaire où se dissimule un terrible secret. Une jeune orpheline maltraitée, qui a grandi dans un pensionnat pour enfants pauvres, y arrive en tant que gouvernante. Le maître de la demeure, Mr Rochester, est un homme riche, solitaire, au charme puissant, au comportement parfois brutal ou sauvage : blessé par la vie, il découvre peu à peu la singularité de Jane Eyre, sa douceur, sa grande sagesse et son tempérament déterminé. La rencontre de ces deux êtres que tout sépare va produire des étincelles. Mais le passé de Rochester  le poursuit, le mystère du château se dévoile...Passion, , trahison, coups de théâtre, espoir et désespoir éperdus, le romantisme anglais se déploie dans cette histoire d'amour bouleversante.
    • Des souris et des hommes de John Steinbeck : Prix Nobel de Littérature, Steinbeck nous livre dans un roman court l'histoire d'une amitié immense entre un colosse simplet, d'une force destructrice qu'il ne contrôle pas, et un petit homme mince au cœur gigantesque. Une amitié si forte qu'elle en devient légendaire. Une ferme, la plaine, du soleil, une femme aguichante et désœuvrée,  un mari jaloux, des travailleurs occasionnels, l'espoir d'une vie meilleure, le géant Lennie qui ignore le pouvoir mortel de ses mains, son copain George habitué à le protéger...et puis la tragédie. Un dénouement qui vous prend à la gorge. "Ce livre est bref mais son pouvoir est long. Ce livre est écrit avec rudesse et, souvent, grossièreté. Mais il est tout nourri de pudeur et d'amour. Certains auteurs de l'Amérique du Nord disposent d'un secret impénétrable.(...) Le livre une fois fermé, ses personnages sont passés en nous, pas seulement avec leurs visages, leurs épaules, leurs rires, leurs gémissements et leurs meurtres, mais avec leur identité la plus secrète, leur plus souterraine vérité (...). Et quand, sur la berge sablonneuse de la Salinas dormante, se défait, par un sacrifice atroce et magnifique, l'aventure de Lennie, l'innocent qui aima tant caresser les peaux de souris, les poils des chiots et les cheveux brillants des femmes, une admiration profonde et stupéfaite se lève pour l'auteur qui, en si peu de pages, avec des mots si simples et sans rien expliquer, a fait vivre si loin, si profondément et si fort." J. Kessel, de l'Académie Française.
    • La vie devant soi d'Emile Ajar : En 1975, La Vie devant soi remporte le prix Goncourt. Ce roman connait un succès durable; la profonde humanité et la truculence de Madame Rosa et de  Momo ne cessent d'émouvoir les lecteurs. Lisez ce roman. Vous y rencontrerez  des personnages hauts en couleur et profondément humains, la belle histoire d'un jeune garçon arabe et d'une vieille dame juive malmenés par le vie mais touchants et drôles. Vous découvrirez surtout une écriture d'une incroyable inventivité, pleine d'humour et de poésie. Et le dernier mot du livre et de Momo : il faut aimer.
    • Le Sagouin de François Mauriac  : Il semble que François Mauriac ait mis le meilleur de son art dans cette cruelle peinture d'une famille de hobereaux du Sud-Ouest dont l'héritier, un pauvre homme dégénéré, s'est mésallié en épousant une jeune fille qui n'a pu résister au désir de quitter son milieu bourgeois et de devenir baronne. De cette union mal assortie est né un fils, Guillou. Nous suivons le calvaire de cet enfant, si disgracié physiquement, si sale, si arriéré que sa mère ne l'appelle que "le sagouin". Victime de la haine de sa mère à qui il ne rappelle que d'odieux souvenirs, victime des préjugés du village, le pauvre Guillou entraînera son faible père dans la tragédie.
    • L'ami retrouvé de Fred Uhlman : percutant. Un court roman qui résonne longtemps en vous. Un adolescent de seize ans, solitaire , qui se lie d'amitié avec un nouveau venu dans sa classe. Nous sommes à Stutgart en 1932. Hans Schwarz est juif, son ami est le descendant d'une très illustre famille protestante. Hitler monte en puissance, Hans qui commence à subir affronts et menaces doit fuir en Amérique. Mais un jour, son passé le rattrape...
    • Fahrenheit 451 de Ray Bradbury : 451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s'enflamme et se consume. Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif. Montag, le pompier pyromane, se met pourtant à rêver d'un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l'imaginaire au profit d'un faux bonheur immédiat et consommable. Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement pourchassé par une société qui désavoue son passé. Un incroyable roman de science-fiction qui a su anticiper l'arrivée des nouvelles technologies et des nouveaux modes de communication, générant une société individualiste. 
    •  Des Fleurs pour Algernon de Daniel Keyes : Algernon est une souris de laboratoire dont le traitement du Professeur Nemur et du Docteur Strauss vient de décupler l'intelligence. Enhardis par cette réussite, les deux savants tentent alors, avec l'assistance de la psychologue Alice Kinnian, d 'appliquer leur découverte à Charlie Gordon, un simple d'esprit employé dans une boulangerie. C'est bientôt l'extraordinaire éveil de l'intelligence pour le jeune homme. Il découvre un monde dont il avait toujours été exclu, et l'amour qui naît entre Alice et lui achève de le  métamorphoser. Mais un jour, les facultés supérieures d'Algernon déclinent. Commence alors pour Charlie le drame atroce d'un homme qui, en pleine conscience, se sent retourner à l'état de bête.
    • La Ferme des Animaux de George Orwell : Un certain 21 juin eut lieu en Angleterre la révolte des animaux. Les cochons dirigent le nouveau régime et s'emparent de la ferme. Snowball et Napoléon, cochons en chef, affichent un règlement : "Tout ce qui est sur deux jambes est un ennemi. Tout ce qui est sur quatre jambes ou possède des ailes est un ami. Aucun animal ne portera de vêtements. Aucun animal ne dormira dans un lit. Aucun animal ne boira d'alcool. Aucun animal ne tuera un autre animal. Tous les animaux sont égaux". Le temps passe, la pluie efface les commandements. L'âne, un cynique, arrive encore à déchiffrer : "Tous les animaux sont égaux, mais (il semble que cela ait été ajouté) il y en a qui le sont plus que d'autres." Une fable qui nous amène à nous interroger non seulement sur le pouvoir mais sur la nature et les comportements humains. 
    • L'Etrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde de Robert Louis Stevenson : un roman qu'on ne présente plus sur la dualité de l'être humain et l'inquiétant thème du double, particulièrement à la mode  dans la littérature fantastique du XIXe siècle. Inspiré à la fois par un cauchemar de l'auteur et les progrès scientifiques de l'époque, ce roman relève  de l'étude psychologique, du conte fantastique et de l'investigation policière. Un savant qui défie les lois de la nature, une double personnalité qui se dédouble et une double vie...Une intrigue prenante qui nous interroge sur les profondeurs méconnues de l'être humain. 
    • Jonathan Livingston le goéland de Richard Bach : attention petit chef d'oeuvre ! Une perle poétique digne du Petit Prince de Saint- Exupéry, dédiée par l'auteur à "ce Jonathan le Goéland qui sommeille en chacun de nous". Jonathan Livingston n'est pas un goéland comme les autres. Les membres de sa communauté ne volent que pour se nourrir, attraper des poissons. Jonathan, lui, ne vole que pour son plaisir, cette euphorisante sensation de liberté. Il passe ses journées à tenter d'aller toujours plus vite, toujours plus haut. Déstabilisés par cette attitude irresponsable et dangereuse, les siens le rejettent.  Mais peut-on renoncer à la liberté?
    • Le Couperet :

     

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  • Souvenirs La Vie de Château 2018

     

    Souvenirs La Vie de Château 2018

     

    Souvenirs La Vie de Château 2018

     

     

    Souvenirs La Vie de Château 2018

     

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    Souvenirs La Vie de Château 2018

     

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    Souvenirs La Vie de Château 2018

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    Souvenirs La Vie de Château 2018

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    Souvenirs La Vie de Château 2018

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  • Album Photos de Solange Grandjean, élève de 1ère Littéraire  

    Château d'Amboise

    Berceau de la Renaissance Française, résidence royale et jardin d'enfance des rois de France 

     

    Photos Solange- 1ère L

    Photos Solange- 1ère L

    Photos Solange- 1ère L

     

    Photos Solange- 1ère L

     

    Photos Solange- 1ère L

     

    Photos Solange- 1ère L

     Chambord

    Photos Solange- 1ère L

     

    Photos Solange- 1ère L

     

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    Château de Langeais

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    Photos Solange- 1ère L

     

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    Chenonceau, le château des dames 

    Photos Solange- 1ère L

     

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    Photos Solange- 1ère L

     

    Versailles

    Photos Solange- 1ère L

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    Photos Solange- 1ère L

    Photos Solange- 1ère L

    Photos Solange- 1ère L

    Photos Solange- 1ère L

     En route pour le Petit Trianon

    Photos Solange- 1ère L

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    Le Hameau de la Reine

     

     

     

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    Photos de Justine Saulgeot, Terminale Littéraire 

    Grand plaisir de retrouver les Terminale L!

    Amboise

     

    Photos de Justine- Terminale L

     

    Photos de Justine- Terminale L

    Versailles 

    Photos de Justine- Terminale L

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  • LA. Le Dieu du Carnage- 2 : Le dénouement

    Situation du passage : La scène que nous allons commenter intervient à la fin de la pièce et correspond aux premières répliques du dénouement. La situation s’est dégradée, les conflits se sont exacerbés et les personnages commencent à abandonner toute règle de bienséance.

    Problématique : En quoi ce dénouement conduit-il la violence à son paroxysme ?

    Annonce du plan :

    Nous verrons tout d’abord que le comique devient farcesque, privant chacun des couples de sa dignité.

    Nous analyserons par la suite la personnalité des personnages qui semblent régresser brutalement.

     

    I- Une scène farcesque :

    1. Des personnages excessifs :

    - dans leur comportement : les gestes deviennent violents :

    ·         Didascalies : (10) Véronique (se saisit du sac d’Annette et le balance vers la porte) ; Annette (88) (Elle fait mine de partir puis revient vers les tulipes qu’elle gifle violemment. Les fleurs volent, se désagrègent et s’étalent partout). Le verbe « balance » , de registre familier, indique implicitement l’esprit belliqueux de Véronique, son énervement et l’abandon des bonnes manières.  L’adverbe violemment et les verbes de l’énumération ternaire, gifle,  volent, se désagrègent, montrent également la brutalité du geste.

    ·         Les didascalies internes contenues dans certaines  répliques nous renseignent aussi sur la dégénérescence du conflit, au départ mineur : (13) Michel : Elles sont déchaînées ; (72) Alain Nous le sommes tous sur le mode hystérique.  (84) Alain utilise une métaphore hyperbolique et satirique pour décrire l’attitude de Véronique : Elle hurle (lexique fort). Quartier-maître sur un thonier  au dix-neuvième siècle !

    2. Un langage vulgaire :

    - On passe rapidement d’un registre de langue courant à un registre familier voire grossier : Foutez le camp (10) ; La ferme !(16) ; Oh tu fais chier (23) ; je me torche avec ! (43) ; Un petit coup de gnôle (44) ; on se fout royalement(83) ; On en arrive même aux insultes : petit connard ; petit pédé (85,86)

    3. Des réactions qui soulignent la démesure de la scène :

    - Michel et Véronique s’interrogent. Leurs questions rhétoriques montrent leur incrédulité face à la situation : ((4) Vous êtes sérieuse ? (6) Vous pensez ce que vous dites ? (13) Mais qu’est-ce qui se passe ?

    - Des sentiments extrêmes révélés par un lexique fort ou un superlatif : (27) Véronique : Je suis épouvantée ; (49) Annette (avec détresse). (90) Annette : c’est le pire jour de ma vie Didascalie finale : Un long temps de stupeur.

     

    II- L’évolution des personnages : une régression brutale :

    1. Un retour à l’enfance :

    - Annette est Véronique adoptent un comportement puéril et se disputent comme deux enfants dans une cour de récréation.

    ·         L’attitude d’Annette : didascalies « (comme une petite fille) ; (ramassant ce qui peut être éparpillé).

    L’appel à l’aide d’Annette : (14) Alain, au secours ! (16) Défends-moi, pourquoi tu ne me défends pas ? 

    ·         + le ton protecteur et paternel d’Alain (59) : Calme-toi toutou  ainsi que celui de Michel (1) : (retirant la bouteille de rhum de la portée d’Annette) ça suffit.

    ·         Véronique agit aussi de façon infantile : elle imite Annette : (15) Alain-au-secours et elle sautille du contentement d’avoir raison (46) : Je te l’avais dit ! Je te l’avais dit !( comme l’interjection : nananère !)

    2. La chute des codes moraux :

    - Les quatre personnages apparaissent comme désinhibés : les masques tombent et chacun révèle son vrai visage : (27) pourquoi te montres-tu sous ce jour horrible ? (44) le vrai visage apparaît ; (67) Vous êtes plus crédible  quand vous vous montrez sous un jour horrible.

    ·         Michel : être primaire et raciste : ça déteint sur tout maintenant ton engouement pour les nègres du Soudan.+ se moque en réalité des valeurs défendues par son épouse : Oh tu fais chier Véronique, on en a marre de ce boniment simpliste !

    ·         Alain : cynique et sexiste : présente les femmes engagées de façon caricaturale généralisante : votre amie  Jane Fonda, la même espèce, la même catégorie. Il oppose de façon antithétique le champ lexical de l’engagement, de l’intellect, au champ lexical de la sexualité auquel il rabaisse les femmes ; femmes investies, solutionnantes, clairvoyance, gardiennes du monde/ la sensualité, la folie, les hormones. Il appuie son propos machiste en considérant les hommes comme un groupe homogène opposé aux femmes, en droit de décider de ce qui est bon en elles ou pas ! Ce n’est pas ce qu’on aime chez les femmes, ce qu’on aime chez les femmes c’est (…) même lui ce pauvre Michel est rebuté

    ·         Annette : hypocrite. Avoue finalement  qu’elle ne partage pas l’opinion de Véronique sur la culpabilité de son fils  (lignes 2, 9, 84).+ répliques de Véronique : Elle est fausse cette femme (48) + C’est une arrondisseuse d’angles. En dépit de ses bonnes manières (60).

    De plus, la femme bon chic bon genre laisse place à une ivrogne vulgaire : (38) je veux me saouler le gueule, je veux être ivre !  (…) (86 ): Au moins on n’a pas un petit pédé qui s’écrase ! (38) cette conne balance mes affaires ; (43) vos droits de l’homme je me torche avec.

    ·         Véronique : Malgré ses revendications humanistes et pacifistes, elle se montre aussi agressive et insultante que les autres : foutez le camp !   (82) Vous êtes un homme dont on se fout royalement de l’avis !  (85) son petit connard.

    Elle confirme également ce sentiment de supériorité  qu’elle finit par revendiquer : je sens ça tout de suite chez les gens ; j’ai un feeling pour ce genre de choses. Les 3 autres ironisent à ce propos : Michel : la meilleure d’entre nous ! Alain : Vous la connaissiez depuis un quart d’heure mais  vous saviez qu’elle était fausse. Annette : (elle nous impose) des cours de citoyenneté planétaire.


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  • Comme promis, la fiche bac de l'extrait 1 pour les élèves partis en Inde ou en Angleterre.

     

    LA- 1 : La scène d’exposition

    (Texte dans menu de gauche, module Textes pour l’oral, rubrique Textes théâtre)

    Œuvre : Comédie satirique écrite en 2006 et mise en scène par Yasmina Reza elle-même en 2008. Le sujet en est banal et « quotidien » : tentative de conciliation  entre deux couples dont les enfants se sont battus. L’un a agressé l’autre avec un bâton, et lui a cassé deux dents. Les enfants, « ces petits dieux » sont-ils à l’origine du carnage ? La bagarre a-t-elle des conséquences plus importantes ?

    Au début de l’intrigue, les parents tentent de s’entendre en tant que personnes adultes et  civilisées. Mais la discussion s’envenime, le ton monte, va crescendo, et tout le vernis des conventions sociales craque. La violence qu’ils étaient là pour condamner affleure soudain chez chacun d’entre eux : ce qui devait être une réunion d’entente pour dresser un constat se transforme en un règlement de compte impitoyable. Les conflits se démultiplient : la polémique entre les parents des deux enfants, entraîne  une dispute acerbe à l’intérieur de chaque couple pour dégénérer entre un front commun des femmes contre les hommes et vice-versa.

    Situation du passage : Nous allons commenter la scène d’exposition ; elle remplit ses fonctions traditionnelles en plantant le cadre où va se dérouler l’intrigue, en caractérisant les personnages et en introduisant le sujet. Mais nous verrons qu’elle pose déjà les jalons qui conduiront à l’explosion de la violence.

     

    Problématique : Comment cette exposition introduit-elle d’emblée le germe des conflits ?

     

    Annonce du plan :

    - Nous verrons tout d’abord que la dramaturge installe le cadre et les personnages dans un milieu élevé

    - puis qu’une opposition latente surgit rapidement

    - et enfin que les personnalités apparaissent sous le vernis social.

     

    I- Installation du cadre et des personnages dans un milieu élevé

    1. le lieu

    - Nous sommes dans un cadre intime, le salon des Houllié : Didascalie initiale : On doit sentir d’emblée qu’on est chez les Houllié (…). Il s’agira d’un cadre unique jusqu’à la fin de la pièce.

    - Salon bourgeois,  milieu intellectuel : Didascalie : Au centre, une table basse, couverte de livres d’art. Deux gros bouquets de tulipes dans des pots.

    - Ambiance également raffinée, que la mise en scène doit traduire par le jeu des acteurs, l’expression de leurs visages, le ton employé : Didascalie initiale : Règne une atmosphère grave, cordiale et tolérante.

    - Nous sommes à Paris,  hors-scène évoqué dans les répliques : (9, 10, 35) le square de l’Aspirant-Dunant, le parc Montsouris, le marché Mouton Duvernet. Le quatorzième arrondissement regroupe des quartiers plutôt aisés. Lieu très intellectuel et artistique au début du XXe siècle.

     

    2. Les Personnages

    - Comme dans une exposition classique, nous apprenons rapidement leurs noms et les liens qui les unissent : par exemple  Michel est le mari de Véronique (6 ; 47), Ferdinand est leur fils (2). Ils ont un autre enfant, Camille (84). La didascalie initiale apporte également une information : Les Houllié et les Reille, assis face à face. On doit sentir d’emblée qu’on est  chez les Houllié

    - Le dialogue nous renseigne également sur leurs professions : Annette et Alain appartiennent à la bourgeoisie des affaires : (88) Annette : Je suis conseillère en gestion de patrimoine ; (64) Alain : Avocat ; un couple socialement cohérent. Michel lui est dans le commerce : (66) Moi je suis grossiste en articles ménagers, Véronique est écrivain, et travaille à mi-temps dans une librairie d’art et d’histoire.

     

    3. L’intrigue :

    - Dès la première réplique, le sujet est annoncé. Il y a eu une bagarre entre les fils des deux couples, et les parents tentent une conciliation : (1) Véronique : Donc notre déclaration…(…) l’incisive droite.

     

    Nous nous attendons donc à un échange courtois entre gens cultivés, bien éduqués et appartenant au même milieu, ce qui facilite l’entente.

     

    II- Une opposition latente

    Cependant, on peut remarquer que quelques tensions percent déjà derrière les formules de politesse.

    1. Entre les couples

    - Alain n’apprécie pas la façon avec laquelle Véronique récapitule les faits.  Elle lui semble exagérée et  tendancieuse, comme si l’acte était prémédité : (5) Alain : Armé ? (6) Véronique : Armé ? Vous n’aimez pas « armé »(…) ça va ?

    -Alain ironise sur les déclarations pacifistes de Véronique : (15) Véronique : …Par chance il existe encore un art de vivre ensemble, non ? (16) Alain : Que les enfants ne semblent pas avoir intégré. Enfin, je veux dire le nôtre !

    - Annette rebondit immédiatement sur le portrait mélioratif  que Véronique brosse de son propre enfant : (41) Véronique : Vous savez qu’il ne voulait pas dénoncer Ferdinand. (…) (49) Annette : Naturellement…Et comment… ? Enfin je veux dire comment avez-vous obtenu le nom de Ferdinand ?-L’hésitation à poser la question montre bien qu’elle est gênante et sous-entend que le fils de Véronique n’est pas si innocent !

    - Annette s’indigne spontanément du comportement de Michel qui s’est débarrassé brutalement du hamster de sa fille sans le  moindre regret : (76) Annette : Vous vous êtes débarrassé du hamster ? ; (83) Annette : Vous l’avez laissé dehors ? Répétition de la question qui indique qu’elle ne peut pas le croire.

     

    2. À l’intérieur des couples

    - Véronique domine le dialogue et son mari semble en retrait. Ses interventions ne viennent que confirmer ou appuyer les dires de son épouse : (7) Michel : Muni d’un bâton ; (11) Michel : Oui c’est vrai. (29) Michel : Non ; (42) Michel : Non il ne voulait pas. Dialogue en boucle, il reprend les termes employés par Véronique.

    - Alors que Véronique insiste sur la gravité des faits, Michel est plus conciliant, comme gêné par l’intransigeance de sa femme :

    Véronique

    ·         champ lexical juridique : déclaration, armé d’un bâton, les conséquences de cet acte.

    ·         Elle détaille  les conséquences médicales avec luxe de détails  sur 6 répliques, de la ligne 18 à la ligne 30 + hyperboles qui tournent au ridicule : (43) C’était impressionnant de voir cet enfant qui n’avait plus de visage, plus de dents et qui refusait de parler.

    ·         Elle ramène sans cesse la conversation sur la culpabilité du fils des Reille et sur les suites à donner : (1, 9, 15, 41, 89)

    - Michel, lui, tente de minimiser : (20) Il n’y a qu’un point qui est exposé, (23) On essaie de donner une chance à la dent(27) En attendant il va avoir des facettes en céramique.

    Et lorsque Véronique tente de présenter son fils comme un héros, un martyr, il rétablit la vérité : (43) Véronique : C’était impressionnant de voir cet enfant qui n’avait plus de visage, plus de dents et qui refusait de parler. (46) Michel : Il ne voulait pas le dénoncer aussi par crainte de passer pour un rapporteur devant ses camarades, il faut être honnête Véronique. Vocabulaire dépréciatif : crainte, rapporteur, + remise en cause de la sincérité de Véronique, ce qui est humiliant devant des étrangers.

     

    - Alors qu’Annette est polie et tente de faire amende honorable, désolée par le geste de son fils, son mari est plus distant et grossier.

    ·         Annette exprime sans cesse son approbation ou ses regrets L (14,16,25,31,36,38,40,45,49,54) C’est nous qui vous remercions. C’est nous.  Oui, le nôtre ! Oui…. Bien sûr, j’espère que tout se passera bien ; Ah oui ; Ah bon !  Oui, oui ; J’imagine ; Naturellement. Bien sûr.

    ·         Elle cherche des sujets de conversations par politesse : la santé de l’enfant blessé par son fils, les tulipes, les enfants…

    - Au contraire, Alain minimise l’acte commis par  son fils, tout  comme Michel en minimise les conséquences

    ·         (5) Armé ? (7) Muni, oui ; il refuse les excuses : (91) Ce serait bien qu’ils se parlent

    ·         Il impose à tout le monde sa conversation téléphonique (55) et s’exprime avec sans-gêne et grossièreté : Oui c’est très emmerdant…Non, mais moi ce qui m’emmerde…niveau de langue trop familier, inadapté à la situation.

    Il est donc évident que des tensions préexistent au litige en cours, et que certaines différences entre les couples ou à l’intérieur de chacun d’entre eux  peut engendrer des complications.

     

    III- Des personnalités conflictielles qui affleurent sous le vernis des conventions

    Trois des personnages laissent déjà apparaître leurs failles :

    - Véronique

    ·         Exhibe trop sa culture, comme un besoin de prouver sa valeur : table basse couverte de livres d’art + elle s’associe au discours médical comme si elle était elle-même médecin : vocabulaire spécialisé : tuméfaction, brisure des deux incisives, pronostic, dévitaliser, exposition du nerf, facettes en céramique (27) obturation canalaire (24)   + emploi du pronom « on » : On est réservé sur le pronostic ; on ne dévitalise pas ; on donne une chance au nerf… + plus discours logique, avec des connecteurs, comme une démonstration scientifique : alors, par conséquent, donc

    ·         Humaniste sans doute sincère, mais semble une caricature de « l’intellectuel bien pensant »  par la formulation qu’elle emploie : J’ai participé à un ouvrage collectif sur la civilisation sabéenne, à partir des fouilles reprises à la fin du conflit entre l’Éthiopie et l’Érythrée. Et à présent, je sors en janvier un livre sur la tragédie du Darfour. Toutes ces références sont très pointues, alors qu’elle sait pertinemment que ses interlocuteurs ne connaissent pas forcément ce domaine très spécialisé. Il y a un certain snobisme à étaler sa culture, à ne pas se mettre à la portée du public.

    - Alain

    ·         Avocat sans scrupules, qui défend les intérêts financiers contre les préjudices subis par les patients qui ont pris les médicaments nocifs vendus par la société pharmaceutique : (58) « …allant de la baisse d’audition à l’ataxie »…Mais qui fait la veille média chez vous ? Il ne se préoccupe que des suites juridiques et de la réputation de son client, aucune pensée pour les victimes.

    - Michel

    ·         Incarne  un être humain primaire et égoïste, ce que lui reprochera sa femme plus loin dans la pièce ; il avoue sans état d’âme qu’en vérité c’est par convenance personnelle qu’il a sacrifié l’animal de compagnie de sa fille et qu’il a profité de l’occasion , (78) : Moi pour dire la vérité, ça faisait longtemps que j’avais envie de m’en débarrasser… ? Par ailleurs, il étale sa bêtise comme sa femme étale sa culture ((79) Je croyais que ces animaux aimaient les caniveaux, les égouts, pas du tout(…) Je ne sais pas où est leur milieu naturel. Fous-les dans une clairière, ils sont malheureux aussi. Je ne sais pas où on peut les mettre.

     

    CCL : Cette scène d’exposition, tout en remplissant ses fonctions traditionnelles, pose déjà les jalons de ce qui deviendra une situation explosive : opposition entre les deux couples malgré une apparence de conciliation cordiale, incompatibilité d’attitude ou de valeurs entre les époux et, enfin, des personnalités conflictuelles qui percent sous la bonne éducation.

    Ouverture : cette comédie satirique reprend bien, sous son aspect moderne, la fonction traditionnelle de la comédie classique: castigat ridendo mores. Elle apporte une réflexion sur la nature humaine, mais aussi, sur la société contemporaine, en se moquant des conventions superficielles et du politiquement correct.

     

    Nota Bene :

    - L’ataxie  est un trouble neurologique des mouvements musculaires (difficulté à bouger ou à exécuter des mouvements de façon coordonnée).

    - La civilisation sabéenne : Le royaume de Saba  est un royaume situé en Arabie du sud,  au nord de l'Éthiopie et dans l'actuelle Érythrée. Ce royaume, évoqué par la Bible et le Coran  a bel et bien existé, mais il est difficile de séparer le mythe de l'histoire.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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