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Par vpalma dans L'Art d'être heureux-Voltaire-Saint-Lambert-Madame du Châtelet le 25 Juillet 2017 à 22:16
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François Rabelais- 1494-1553
I- Enfance et Formation:
- origines familiales : milieu bourgeois aisé. Son père est avocat à Chinon.
- il est probable que son enfance se soit déroulée dans la campagne de Touraine, lieu principal de l'action dans Pantagruel et Gargantua, et où sa famille possède deux résidences.
- il reçoit un enseignement traditionnel :
- trivium : grammaire, rhétorique, dialectique
- quadrivum : arithmétique, géométrie musique et astronomie.
Cet enseignement repose davantage sur la mémoire que sur la réflexion.
II- Rabelais : un moine humaniste.
- à 27 ans, il se fait moine dans l'ordre des franciscains. Il est initié aux disputes théologiques ( débats qui reposent sur la rhétorique sophiste, basée essentiellement sur la logique formelle) propres à l'esprit du Moyen Âge.
- mais il fréquente parallèlement des lettrés dont il partage la passion pour l'Antiquité . Il échange des lettres en latin et en grec avec Guillaume Budé, célèbre humaniste qui, à Paris, s'évertue à gagner le roi François Ier aux idées nouvelles.
- il entre également en contact avec un groupe de juristes humanistes qui lui permettent de se familiariser avec le droit : ils défendent un retour au droit romain, prétendant se défaire des gloses dont les juristes du Moyen âge ont encombré les textes juridiques.
- avec quelques érudits, il forme une sorte de cénacle où on lit et commente les textes anciens ( Aristote, Platon...) en se réunissant sous des bosquets comme le faisaient les platoniciens.
Cette prise de conscience humaniste le pousse à rompre avec l'ordre des franciscains, hostile à la recherche intellectuelle et à cette nouvelle forme d'érudition, considérée comme subversive. Les livres de grec sont retirés par ordre de la Sorbonne qui lutte contre l'étude de l'Ecriture Sainte dans les textes originaux. Le cénacle doit se disloquer.
- Rabelais obtient l'autorisation du pape d'entrer dans l'ordre plus tolérant des bénédictins.
- Rabelais est solidaire de l'évangélisme : revenir aux Evangiles en se fondant sur une meilleure connaissance des textes, dans la langue originale, sans passer par les commentaires de l'Eglise qui en dénature le sens.
III- Etudiant et médecin:
- il accompagne son protecteur l'évêque d'Estissac dans ses nombreux déplacements : le Poitou, Bordeaux, Toulouse, Paris.... Il étudie le folklore local du Poitou, observe le milieu paysan puis étudiant dont il saura tirer par la suite de savoureuses satires.
- défroqué, il prend l'habit de prêtre séculier et obtient deux cures par la suite. Il fréquente des juristes humanistes et se fait remarquer par l'étendue de ses connaissances juridiques ( intérêt des humanistes pour le droit car il permet de maintenir au sein de la société harmonie et justice). Il élargit sa culture humaniste en étudiant la physiologie, l'anatomie ainsi que les ouvrages de médecine d'Hippocrate en grec.
- 1530 : Rabelais entreprend des études de médecine à Montpellier.
-1532 : il exerce apparemment en tant que médecin dans un grand hôpital, l'Hôtel Dieu de Lyon. Il pratique la chirurgie et la dissection, bien que l'Eglise condamne cette opération.
IV- Son oeuvre littéraire
Gargantua et Pantagruel racontent respectivement les aventures du père et du fils mais sont publiés dans un ordre inversé. Les deux oeuvres s'inspirent de l'épopée (destinée aux lettrés) et reproduisent en même temps le schéma du roman médiéval de chevalerie ( qui touche un plus large public) :
- généalogie et naissance, accompagnés d'événements merveilleux
- enfance , éducation et années d'apprentissage
- et enfin, épisodes de guerre permettant de mettre en valeur les prouesses et les qualités du héros : courage et sagesse.
Ces deux romans développent une idée majeure chez les humanistes : l'homme doit se montrer utile à la collectivité, mais ce but ne peut être atteint que par le savoir, d'où l'importance de l'éducation.
D'autres valeurs et concepts humanistes sont abordés dans cette oeuvre épique et satirique : la religion, la guerre, la sagesse du roi pour conduire son peuple au bonheur.
- 1532 : publication, à Lyon, sous le pseudonyme d'Alcofribas Nasier ( anagramme de François Rabelais) de Pantagruel. Le succès est immédiat.
-1534 : publication de Gargantua. Ce deuxième livre présente des idées et des perspectives plus approfondies que dans le premier, qui racontait la vie du fils du roi Gargantua. Les vues philosophiques et morales prennent le pas sur les récits de géants, proches de la tradition populaire du Moyen Âge.
Les deux ouvrages sont condamnés par la Sorbonne
-1545 : Rabelais obtient un privilège royal pour imprimer librement ses livres pendant dix ans.
- 1546 : publication du Tiers Livre, immédiatement condamné par la Sorbonne (enquête de Panurge sur le mariage).
- 1552 : le Quart Livre ( voyage sur mer pour interroger la Divine bouteille).
- 1564 : publication posthume du Cinquième Livre, dont l'authenticité est discutée.
L'Education de Gargantua Le déjeuner
V- Rabelais et la religion :
Rabelais s'attire les foudres aussi bien de l'Eglise catholique que des calvinistes.
La réforme se manifeste d'abord par le mouvement évangéliste : retour à l'Evangile, à l'Ecriture Sainte considérée comme seule source authentique des croyances chétiennes, alors que selon l'orthodoxie catholique, l'Ecriture doit être complétée par la Tradition ( commentaires des pères de l'Eglise). La plupart des humanistes, en conflit avec la Sorbonne, sont de tendance évangélique.
Mais les évangélistes se distinguent par la suite des réformés par leur optimisme, leur naturalisme, leur foi en la bonté de Dieu, la bonté de l'homme et la charité. Les Réformés, quant à eux, sont pour l'austérité, le pessimisme et la grâce aux seuls élus de Dieu.
VI- Conclusion :
- complexité de l'homme : dans sa vie et dans son oeuvre, Rabelais a su concilier ce qui peut, a priori, paraître contradictoire, en particulier sa foi chétienne et son naturalisme païen. Pour lui, il faut libérer le corps et l'esprit des contraintes du moyen âge, en faisant confiance à la nature.
- complexité de l'oeuvre : son oeuvre revêt également un caractère double ; on peut la considérer comme la synthèse de différentes cultures :
- une parodie d'épopée destinée, par conséquent, à un public cultivé.
- mais le gigantisme de ses personnnages appartient davantage à l'héritage culturel populaire du Moyen âge. Il peut revêtir également une valeur symbolique : l'humanité, telle que la conçoit Rabelais, est vraiment géante, un "abîme de science" (Montaigne sera plusmesuré. Il appartient à une époque où on ne confond plus science et sagesse, où les guerres de religion, les voyages au Nouveau Monde ont fait tomber les illusions. En homme de la Renaissance, il se consacre toujours à une recherche de la sagesse, mais à la taille de l'homme).
- mélange de culture profane, nourrie de l'Antiquité, et de culture chrétienne : syncrétisme.
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Yasmina Reza- Dramaturge, metteur en scène, réalisatrice, romancière et actrice .
I- Enfance et formation :
- naissance le 1er mai 1959 à Paris
- famille : père ingénieur, juif mi- iranien mi-russe, et mère violoniste hongroise.
- Etudes : théâtre et sociologie à l'université de Nanterre.
- En 1982, elle entreprend une carrière d'actrice. Elle joue dans Que les gros salaires lèvent le doigt, de Granier-Deferre et dans Jusqu'à la nuit de Didier Martini, film dont elle a écrit le scénario. En 2001, elle interprète Emily dans le film Loin, d'André Téchiné.
II- Son oeuvre littéraire :
Yasmina Reza est une auteure éclectique qui s'illustre dans différents genres : théâtre, récits, romans.
Ses livres sont traduits dans une trentaine de langues et ses pièces jouées dans le monde entier. Son oeuvre a été distinguée par de nombreux prix, en France et à l'étranger :
- 1987 : sa première pièce, Conversations après un enterrement, fortement influencée par le théâtre de Nathalie Sarraute, est mise en scène par Patrice Kerbrat au théâtre Paris-villette. Elle est couronnée par différents prix tels que le Molière du meilleur auteur, le prix de la Fondation Johnson et le prix SACD des nouveaux talents.
- 1994 : sa pièce Art remporte un immense succès auprès du public, aussi bien en France qu'aux Etat-unis. Elle est interprétée avec brio par Pierre Aditi et Fabrice Luchini. Elle dépeint avec beaucoup d'humour mais aussi d'intransigeance et de lucidité notre monde contemporain. Elle recoit deux Molière, celui du meilleur auteur et celui du meilleur spectacle privé.
-1997 : publication de Hammerklavier, recueil de récits autobiographiques qui reçoit un excellent accueil de la critique.
-1999 : son premier roman Désolation, remporte un succès de librairie immédiat, malgré l'absence de promotion personnelle de l'auteur.
- 2008 : elle met en scène sa pièce Le Dieu du carnage, interprétée par de prestigieux acteurs, comme Isabelle Huppert, Valérie Bonneton, André Marcon et Eric Elmosnino. Cette oeuvre sera également portée à l'écran par Roman Polanski, avec Jodie Foster et Cate Blanchett pour actrices principales.
- 2016 : son roman Babylone reçoit le prix Renaudot.
- 2009 : elle réalise elle même un film adapté de son oeuvre dramatique Une pièce espagnole, qui porte un autre titre à l'écran : Chica, avec Carmen Maura, André Dussolier et Emmanuelle Seigner.
- Art et Le Dieu du Carnage sont récompensées par les plus grands prix anglo-saxons : le Laurence Olivier award, au Royaume Uni, et le Tony award aux Etats-Unis.
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Laurent Gaudé, romancier, nouvelliste et dramaturge
I- Enfance et Formation :
- Naissance à Paris en 1972.
- Etudes de Lettres modernes à l'université Paris III.
- Etudes théâtrales : DEA : mémoire sur le conflit dans le théâtre contemporain.
II- Oeuvre Littéraire :
- Il commence sa carrière littéraire par la publication de pièces de théâtre. Plusieurs d'entre elles sont montées par des metteurs en scène de renom et jouées avec régularité aussi bien en France qu'à l'étranger :
- 1999 : Combat de possédés
- 2000 : Onysos le furieux
- 2002 :Le Tigre bleu de l'Euphrate
- 2003 :Médée Kali
- 2001 : parution de Cris, son premier roman.
-2002 : son deuxième roman, La Mort du roi Tsongor, obtient le prix Goncourt des lycéens et, en 2003, le prix des Libraires.
-2004 : nouvelle reconnaissance : Le Soleil des Scorta se voit attribué le prix Goncourt ainsi que le prix Eugène-Daby et celui du jury Jean Giono. Il remporte également un immense succès auprès du public.
-2006 : Eldorado est récompensé à son tour en 2010 par le prix Eugelio Schüler Literaturpreis
- Laurent Gaudé publie parallèlement des articles sur la dramaturgie dans des revues spécialisées et des recueils de nouvelles.
III- Des inspirations diverses:
- Son oeuvre se caractérise par l'intérêt particulier qu'il porte à la littérature orale, les contes, les mythes et légendes. Sa passion pour le merveilleux et le fantastique transparaît dans son univers.
- Il est animé également par son amour pour les civilations lointaines, dans le temps et dans l'espace, comme les peuples de l'Antiquité ou le continent africain.
-Laurent Gaudé exprime dans ses romans sa fascination pour le tragique, "pour l'Homme qui se débat depuis toujours dans un monde qu'il crée et malmène ensuite"( Cécile Pellissier, présentation de La Mort du roi Tsongor, collection "Classiques et Contemporains", Magnard 2017)
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Adaptation au cinéma de la pièce de Yasmina Reza, Le Dieu du Carnage.Film de Roman Polanski, César de la meilleure adaptation en 2012Version Française
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Guillaume Apollinaire (1880-1918)
Poète français qui incarne "l'esprit nouveau" du début du XXe siècle.
Son oeuvre se situe entre tradition et modernité. Traditionnelle, elle l'est par le lyrisme de ses thèmes de prédilection, comme la fuite inexorable du temps et l'amour malheureux. Cependant, ses innovations formelles telles que la suppression de la ponctuation ou les calligrammes, renouvellent en profondeur l'expression poétique.
Enfance et formation :
- Guillaume Apollinaire, de son vrai nom Wilhem Apollinaris de Kostrowitzky, né à Rome, est le fils naturel d'un officier italien et d'une aritoscrate polonaise.
- son enfance se déroule en Italie , puis sur la Côte d'Azur où il s'installe avec sa mère, entraîneuse de casino, et son demi-frère.
- il fréquente les lycées de Monaco, de Cannes et de Nice.
Ses débuts littéraires :
- Arrivé à Paris en 1899, il gagne sa vie en occupant divers petits emplois quand il est engagé comme précepteur par une aristocrate allemande. Elle le conduit jusqu'en Rhénanie. Ce séjour d'un an en Allemagne, de 1901 à 1902, lui inspirera neuf poésies "Rhénanes", qui seront rassemblées en une même section dans le recueil Alcools, publié en 1913. C'est là qu'il fera la rencontre de la gouvernante anglaise de son élève. Il s'éprend passionnément d'Annie Playden, mais, après un temps d'hésitation, elle finira par l'éconduire. Cette expérience amoureuse malheureuse est à l'origine de "La Chanson du mal-aimé" et lui inspirera également "L'Emigrant de Landor Road" ou encore "Annie".
Sa vie parisienne et son activité littéraire :
- 1903 : de retour à Paris, il rencontre Alfred Jarry et André Salmon avec lesquels il se lie d'amitié. Dans un premier temps, il collabore à plusieurs journaux littéraire, avant de fonder sa propre revue, Le Festin d'Esope. Cette aventure éditoriale ne durera qu'un an. Depuis sa désillusion amoureuse, il éprouve de grandes difficultés à écrire. En 1907, sa rencontre avec la peintre Marie de Laurecin va le lancer dans une nouvelle étape créatrice.
Il fréquente de nombreux auteurs et artistes : Picasso, Paul Fort, Max Jacob...Pour subvenir à ses besoins mais aussi pour échapper à tout carcan, il rédige et publie "clandestinement" des romans érotiques ( Les Onze Mille Verges, en 1906, Les Exploits d'un jeune don juan, 1911) et il édite des anthologies libertines ( notamment celle de Sade et de Mirabeau) pour la collection"Les Maîtres de l'amour". Parallèlement, il se fait connaître comme critique d'art et donne des conférences où il soutient les poètes nouveaux.
De 1908 à 1912, il entretient avec Marie de Laurencin une liaison tumultueuse. C'est au cours de ces années intenses qu'il publiera avec succès ses premiers recueils : un recueils de contes, L'Hérésiarque et Cie, en 1910, et un recueil de poésie, Le Bestiaire ou cortège d'Orphée, en 1911.
- 1914 : il demande sa naturalisation, afin de s'engager dans l'armée et participer à la guerre. A Nice, il fait la rencontre de Louise de Coligny-Chatillon. Il s'agit d'une femme divorcée de laquelle il va rapidement s'éprendre. Le surnom qu'il lui donne, Lou, passera à la postérité grâce aux poèmes qu'il lui consacre. Ils entament une liaison un peu tumultueuse, faite d'hésitation, d'unions et de séparations. Elle lui avoue aimer un autre homme dont elle ne veut pas se séparer. Apollinaire et Lou rompent la veille de son départ pour le front, en mars 1915. Ils restent néanmoins amis, et poursuivent leur longue et dense correspondance. Au dos de ses lettres, Apollinaire rédige des poèmes qui seront rassemblés ultérieurement dans un recueil, Poèmes à Lou.
-1916 : Il est blessé à la tête par un éclat d'obus et subit une trépanation.
1916 : parution d'un recueil de contes et de nouvelles : Le Poète Assassiné.
1818 : il épouse Jacqueline Kolb, qui apparaît sous la dénomination de la "Jolie rousse" dans le recueil Calligrammes. Il publie des articles dans les journaux et un dernier recueil constitué de chroniques, Le Flâneur des deux rives.
le 9 novembre 1918, il succombe à la grippe espagnole qui ravage l'Europe à cette époque.
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