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    I- Le théâtre de Marivaux :

    1. Exliquez le titre :

    • Qu'est-ce qu'une confidence?
    • Toutes les confidences faites au cours de la pièce sont-elles entièrement fausses?
    • Quelle est leur fonction dans l'intrigue? 

    2. La théâtralité:

    • Qu'appelle-t-on la "théâtralité" dans une oeuvre dramatique?
    • Comment s'exprime-t-elle dans Les Fausses Confidences ? Quels passages ou quels personnages illustrent bien cette conception du théâtre?
    • Quelle est la fonction principale de la théâtralité dans cette pièce?
    • Cherchez d'autres oeuvres de Marivaux où elle est un élément essentiel de l'intrigue.

    Etude transversale des Fausses ConfidencesEtude transversale des Fausses ConfidencesEtude transversale des Fausses Confidences


     

     

     

    3. Le Marivaudage :

    • Quelles significations apporter au terme "marivaudage"? le sens de ce nom commun dérivé du patronyme de Marivaux a évolué au cours du temps.  Il a d'abord une connotation péjorative, liée à la préciosité, puis il désigne une façon de parler d'amour, et enfin une certaine capacité du langage insoupçonnée du locuteur lui-même. Elaborez trois définitions correspondant à ces trois dénotations.

                                                                                                                                                                                             

     II- Les Moments Clés :

    1. Le début de l'intrigue : être et paraître

    • Observez comment la mise en scène insiste sur la fonction de dramaturge-metteur en scène assurée par Dubois.
    • Comment l'actrice Anouk Grinberg, qui interprète Araminte, réussit-elle à exprimer la dualité entre le paraître ( respecter les codes sociaux) et l'être ( ce qu'elle éprouve malgré elle et qu'elle dissimule à elle-même la première fois qu'elle aperçoit Dorante)? Notez le décalage entre les expressions du visage et les paroles.

    Etude transversale des Fausses Confidences

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    2. Le jeu des objets :


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    • Quel est le rôle joué par  les deux lettres : celle d'Araminte au comte (II-13) et celle de Dorante à un ami (III- 1-2-3 et 8)? 
    • De la même façon, quelle est l'importance des deux portraits dans la révélation des sentiments.

    Etude transversale des Fausses Confidences

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    3. La scène des aveux :

    • De quelle façon la mise en scène accentue-t-elle la distance entre les deux amants? Examinez bien le décor : que représente-t-il?
    • Le jeu des acteurs ( gestes, intonation) est-il fidèle au texte? Au moment de l'aveu, Araminte agit-elle sans y penser? Quelle est la réaction de Dorante?

    Etude transversale des Fausses Confidences

     

    III- Etude de la mise en scène de Didier Bezace, projetée en classe :

    Pièce complète :

    https://www.youtube.com/watch?v=kUfM6FzSP0s

    ( Le" timing "des différents moments à étudier est indiqué entre parenthèses afin que vous puissiez vous repérer dans l'enregistrement.)

    I- La scénographie:

           1.  Le décor :

    • l'escalier : (1'13/ 1'28/ 2'02'10 ) Quand le spectacle commence, le spectateur se trouve face à un gigantesque escalier en pierre, aux montants en fer forgé qui ne mène nulle part et se noie dans l'obscurité du fond du plateau : comment peut-on interpréter ce choix? A la fin de la pièce, il réapparaît orienté côté cour : quel sens peut-on donner à ce décor, à ce moment du dénouement?

    Etude transversale des Fausses Confidences

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    • Le dispositif scénique comprend aussi l'utilisation d'un rideau noir, léger comme de la soie ( selon l'éclairage, il peut devenir totalement transparent) : quelle est son utilité? (1'50 / 4'23/ 1'27'00 /2'02'00)
    • Que voit-on représenté dans le "lointain" ( désigne le fond de la scène, en opposition à l'avant-scène)? (6'40/ 10'40 / 43'03 )

    Etude transversale des Fausses Confidences

    Etude transversale des Fausses ConfidencesEtude transversale des Fausses Confidences

     

     

     

     

     

    • Le décor comprend également deux panneaux qui descendent des cintres : décrivez-les. Quelle  est  leur fonction? (6'50 / 7'25 / 1'04'00 / 1'26'00 / 1'55'25 / 1'58'15)

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    • Enfin, dernier élément de cette scénographie : une double trappe à l'avant-scène, au centre ; qui l'utilise? Quelle dimension donne-t-elle au personnage? (1'27'33)

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    • Ce décor vous semble-t-il réaliste? Pourquoi? Quels sont, selon vous, les effets recherchés par le metteur en scène?

    Cherchez des renseignements sur Watteau : pourquoi le metteur en scène fait-il référence à ce peintre?

    La dramaturgie

                        La dramaturgie  La dramaturgie

             Watteau                                          Fêtes galantes                                      La proposition indélicate 

     2.   L'univers sonore :

    • A quels moments une bande-son musicale se fait-elle entendre?  Que peut-elle traduire? ( 5'55 /1'26'49 / 2'05'40)
    • Le bruitage : il permet de rythmer la journée ; de quelle façon? (7'16/ 1'03'05/ 1'47'00)

     

       3.   Les costumes :

    • Comment les personnages sont-ils vêtus? Coiffés? 
    • Les costumes ont-ils une fonction référentielle? Esthétique? Dramatique? Nous apprennent-ils quelque chose sur les personnages?
    • Que peut-on dire du changement de costume d'Arlequin à la fin de la pièce?

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    II-   Le Jeu des acteurs :

    • Dubois : Comment le comédien Pierre Arditi met-il en valeur les qualités de metteur en scène, de stratège et de conspirateur de Dubois?
    • Araminte : Par quel jeu l'actrice  Anouk Grinberg laisse-t-elle transparaître les émotions cachées ou retenues d'Araminte?
    • Dorante : le comédien Robert Plagnol incarne-t-il le personnage tel que vous vous l'imaginiez à la lecture?
    • Marton :Quelle personnalité Marie Vialle offre-t-elle à Marton? Vous paraît-elle sympathique, attachante,superficielle?
    • Arlequin ; le comédien réussit-il à en faire le bouffon traditionnel de la Commedia dell'Arte?

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  • Montaigne

     

    Michel de Montaigne

    28  février 1533- 13 septembre 1592

     

    Enfance :

    - Fils aîné de Pierre Eyquem, riche négociant bordelais anobli et propriétaire de la terre de Montaigne. Humaniste ouvert aux idées nouvelles, maire de Bordeaux en 1554, excellent administrateur.

    - Michel de Montaigne reçoit une éducation libérale, qui lui permet de côtoyer les paysans, ce qui attache très tôt l'enfant aux gens humbles.

    - Il a pour précepteur un savant allemand avec lequel il s'entretient en latin : il ne parlera français qu'à l'âge de six ans.

     

    - Formation et  carrière :

    - Il poursuit des études de droit et devient magistrat, conseiller à la Cour des Aides ( affaires fiscales) puis au Parlement ( police, justice).

    -Fait la connaissance d'Etienne de La Boétie (décédé en 1563). Amitié qui le marquera profondément ( il publiera les oeuvres de La Boétie en 1570)

    Montaigne

    Etienne de La Boétie

    - En 1571, à 38 ans, dégoûté du Parlement et des charges publiques, il se retire sur ses terres pour se consacrer à l'étude et à la réflexion. Lecteur assidu des auteurs grecs et latins, il commence à travailler en 1572 au livre qui deviendra Les Essais.

    - 1580 : Il souffre de la gravelle ( formation de calculs rênaux très douloureux; appelée aussi maladie de la pierre). Il effectue des cures thermales en France , en Allemagne et en Italie : il écrit en français et en italien son journal de voyage où il s'attache aux petits faits de la vie quotidienne en Italie.

    - 1581 : élu maire de Bordeaux, il est confronté à de nombreuses difficultés; il joue le rôle de médiateur entre le roi Henri III et le futur Henri IV

    - 1586 : Montaigne se retire dans son domaine. Il passera les dernières années de sa vie à enrichir et remanier Les Essais, qui connaîtront plusieurs éditions et une publication posthume.

    Religion :

    Montaigne se trouve au coeur des conflits religieux : 

    - Il est catholique, attaché à son roi Henri III.

    - Il habite une région protestante gouvernée par Henri de Navarre. 

    Par sa famille également, il a des liens avec les deux camps.

     

    Les Essais : La naissance d'un genre:

    Montaigne est à l'origine de ce genre en France.

    - Il s'agit d'un exercice de la réflexion et du jugement sur tous les sujets qui se proposent à l'esprit. Montaigne s'appuie sur ses lectures et sur ses expériences personnelles.

    - Les Essais témoignent d'une grande confiance dans la Nature : pour être heureux, il faut s'accepter soi-même, modérer ses désirs et se méfier des préjugés comme des fausses valeurs.

    - 1572 : Montaigne commence à rédiger quelques textes à partir de ses lectures d' auteurs grecs et latins qui l'inspirent.

    - 1586: retiré sur ses terres, il multiplie les ajouts aux deux premiers livres et en écrit un troisième.

    -1588 : Nouvelle édition des Essais à Paris ( lors de son séjour, il est emprisonné quelques heures à la Bastille par les Ligueurs ( association de catholiques qui combat les protestants).

    - Il fait la connaissance de Marie de Gournay, qui deviendra sa "fille d'alliance" et qui publiera une réédition des Essais en 1595, après la mort de Montaigne, tenant compte des multiples addictions manuscrites de l'auteur.

     

    Montaigne

     

    Les Essais : Le goût du bonheur ou comment apprendre à vivre.

     

    Citations : extraites des Essais


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  • http://www.cclj.be/actu/politique-societe/comment-parler-shoah-enfant

    http://www.francetvinfo.fr/societe/education/comment-parler-de-la-shoah-aujourd-hui_1682539.html

    http://lajoieparleslivres.bnf.fr/masc/integration/JOIE/statique/pages/13_documents/biblio_shoah_essai.pdf

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_romans_sur_la_Shoah#M_

    http://www.laviedesidees.fr/Comment-raconter-la-Shoah.html

    https://www.cairn.info/revue-terrains-et-travaux-2002-1-page-38.htm

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2007/08/08/retrocontroverse-1994-peut-on-representer-la-shoah-a-l-ecran_942872_3232.html

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Cin%C3%A9ma_et_Shoah

     

    ATELIER  PEDAGOGIQUE : La Shoah et le cinéma 

    Antoine Germa, professeur agrégé d'histoire, formateur pour l'académie de Créteil

     

    Dans son rapport à l’image, le prof d’histoire parait trop naïf, en particulier dans l’opposition qu’il a tendance à pratiquer entre fiction et  documentaire, en fait inopérante.

    Toute image est construction et doit être interrogée sur :

    -          le contexte cinématographique : auteur, lieu.

    -          le contexte historique de réalisation.

    -          -le genre du film

    Tout film présente un point de vue, répond à des choix esthétiques et (ou) politiques et connaît des contraintes techniques. L’opération centrale étant  le montage, à la fin d’un questionnaire élève on doit absolument demander ce que le réalisateur veut montrer et quel effet est produit sur le spectateur.

    Il s’avère indispensable dans un questionnaire avant de passer à l’analyse de passer par une phase descriptive, souvent délaissée :

    - description des lieux

    - description des personnages, leur aspect physique, leur activité, leur psychologie

    - description du son, de la musique, des bruits, de ce qui est dit dans le film.

     

     

    * CONCERNANT LE RAPPORT CINEMA/SHOAH :

     

    1.   La représentation de la Shoah soulève des problèmes moraux :

    Peut-on la représenter ? Peut-on en faire une fiction ? Que peut-on en montrer ? Pourquoi le cinéma et les images animées jouent un rôle central dans la transmission de la mémoire de la Shoah ? 

    - Ce rapport  repose sur un paradoxe : aucun évènement historique n’a suscité autant d’images que celui-ci  et pourtant la Shoah n’a jamais été filmée (hormis quelques secondes d’un film amateur de Lituanie sur les Einsatzgruppen).

    En effet, la Shoah est à la fois destruction physique  des Juifs d’Europe et destruction de toutes  traces (rappel euphémisation du processus par le vocabulaire, qualifié d’  « éloquence du diable » par H.Arendt) : les nazis des Einsatzgruppen n’avaient pas le droit de photographier, Himmler après sa visite de Treblinka exige que les corps enterrés dans les fosses soient déterrés et  brûlés…

    => L’image animée sur la Shoah ne peut donc être que reconstitution.

     

    1. Toutes les images existantes datent de l’après, de la libération des camps.

    *Les occidentaux n’ont libéré que des camps de concentration, mais le choc de la découverte fut tel que ce sont des grands cinéastes (George Stevens pour Mauthausen, S.Bernstein pour Bergen-Belsen) qui ont filmé, dans un but pédagogique, pour avoir des preuves et pour cela les films  sont composés de longs  plans-séquences, sans montage afin d’écarter toute accusation de manipulation.

    Ces images sont montrées dès mai 45 dans les Actualités Cinématographiques, images chocs de victimes  décharnées, de charniers….Cependant en France dès fin juin 45, certaines scènes trop dures sont censurées.

    *A l’Est où se trouvaient les centres de mise à mort  (mais la plupart avaient été entièrement détruits), les libérateurs soviétiques  n’avaient pas prévu de filmer mais en apprenant l’impact des images occidentales, des équipes sont envoyées 2 mois après à Auschwitz. Les images filmées sont de pures reconstitutions (des déportés « joués » par les paysans locaux). Mais ces images furent utilisées telles quelles même par les occidentaux, montées avec des images de différentes sources. C’est le cas du  film de G. Stevens « Nazi concentration camp » montré lors du Procès de Nuremberg  pour servir de preuve juridique de l’horreur.

    => L’image joue un rôle central comme preuve mais pose  problème. Ainsi les bulldozers de Bergen-Belsen poussant des cadavres sont devenus pour nous des images de la Shoah, qu’elles ne sont pas (Alliés enterrant vite pour éviter le risque d’épidémie)

     

    3° Comment le cinéma utilise-t-il les images ?

    -         le 1er grand film réalisé, en 1955 par A.Resnais, est « Nuit et Brouillard ». Dans le contexte de la guerre d’Algérie, Resnais, dont on avait censuré le dernier film très anticolonialiste,  souhaite  donner à « Nuit et Brouillard » une valeur d’exemplarité par rapport à la guerre d’Algérie.

    Ce film recèle de nombreuses erreurs : 9 M de morts dans les camps, il ne montre pas la spécificité de la Shoah en utilisant une seule fois le mot « juif », en ne distinguant pas entre les différents types de camps, utilise des documents de sources diverses et discutables (films soviétiques par exemple)  Le commentaire de J.Cayrol, un résistant  montre les concurrences mémorielles (juive/résistante).

    -         -Un changement se produit dans les années 60 avec l’entrée dans l’ère de la médiatisation de masse, et le rôle-clé du Procès Eichmann en Israël entièrement filmé. Dès lors la Shoah devient un élément central.

    Le  feuilleton américain « Holocaust » de M.Chomsky en 1977 est vu par  120 millions de spectateurs américains, il provoque une importante polémique, on parle de « Shoah Business », « d’américanisation de la Shoah » ; E.Wiesel dénonce « l’euphémisation de la Shoah » .Les défenseurs du feuilleton   -dont le succès est européen aussi-  mettent en avant le devoir de mémoire, l’objectif pédagogique de celui-ci.

    Certes la perception donnée par le cinéma est en grande partie faussée mais les élèves (et les enseignants) ont  cette vision, cette « culture » de la Shoah ; éviter le cinéma semble donc impossible. Les films se perçoivent comme des  révélateurs.

     

    * PROPOSITION DE TRAVAIL AVEC LES ELEVES SUR 2 EXTRAITS DE FILMS :

    Ce travail est proposé dans le cadre du cours de Terminale sur la « Mémoire de la Shoah » concernant l’ère du témoin

    -         1er extrait tiré  du film Shoah de C.Lanzmann : filmé de 75 à 80 et suivi de 5 ans ( !) de montage, à une époque où l’autobiographie se développe.

    Ce documentaire est mis en scène (éléments à faire relever aux élèves), il ne contient aucune image d’archive, ni image sanglante  (choix fondamental pour le réalisateur, « on ne peut  pas montrer la Shoah ») 

    Cet extrait d’environ 15 mns montre l’interview par le réalisateur d’A.Bomba, ancien Sonderkommando à Treblinka, chargé de couper les cheveux des déportés avant l’entrée dans la chambre à gaz. Cette interview  se déroule dans un salon de coiffure et A.Bomba  fait semblant de couper les cheveux d’un client (élément de mise en scène); la 1ère partie de son récit, très détaillé est faite de façon mécanique, mais lorsque Bomba se met à évoquer l’arrivée de femmes de sa ville d’origine, l’émotion l’arrête, il pleure,  se tait, le réalisateur insiste, zoome sur son visage.

    Cette mise en scène dans un salon de coiffure repose sur le parallélisme (Bomba coiffeur chez les nazis), l’analogie ; de même le salon quasi vide au départ se remplit peu à peu, un effet de masse est ressenti. Le moment-clé est celui où le coiffeur cesse de parler   et que le réalisateur insiste : Il souhaite ainsi évoquer l’impasse pour le survivant, qui « doit » parler et ne peut sortir de ses souvenirs. Le témoin change alors de statut, de « témoin juridique », il devient   « témoin humain », le film se donne pour objectif de ré humaniser le témoin. Ce passage très violent, choque les élèves.

     

    -         - 2ème extrait (à montrer dans la même heure de cours », tiré de « La Liste de Schindler » S.Spielberg 1992. Il   se veut un film historique, est tourné en Noir et Blanc, « recrée des archives », la bureaucratie nazie et son fonctionnement  y  sont  bien représentés. L’extrait, célèbre et très controversé, montre une scène  de douche :

    Description de la scène : un groupe de femmes se déshabille, on leur coupe les cheveux puis elles entrent dans une salle, la lumière s’éteint, elles paniquent et hurlent puis un gros plan est fait sur les douches  dont, finalement sort de l’eau ; soulagées, elles ressortent, habillées et voient un groupe entrer dans un bâtiment et de la fumée sortir d’une cheminée de ce bâtiment.

    La caméra est d’abord avec les femmes puis ressort avec les gardes nazies et revient dans la « salle de douche », procédé de « va et vient » victime/ bourreau, donne un point de vue omniscient.

    Cette scène soulève un problème d’ordre moral , tout est suggéré pour que l’on pense que les femmes vont être gazées, la musique contribue à créer du suspens , le spectateur est manipulé, contraint de s’attendre  (et d’attendre ! ) au gazage des femmes .

    On en revient donc à la question récurrente depuis 45 : peut-on faire de la fiction avec la Shoah ? Recul critique indispensable.

     

     

    VOIR les ouvrages de A.Wieworka « L’ère du témoin » 

     

              De G.Didi-Huberman « Images malgré tout » 


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