•  Au moment où les migrants chassés de  leur pays par la guerre et le terrorisme parcourent l'Europe, un film sur un problème migratoire différent, mais qui aide à comprendre ce que vivent ceux qui partent avec espoir, pour ne trouver que souffrance et désillusion.

    RÊVES D'OR (LA JAULA DE ORO)
    Un film de Diego Quemada-Diez
    Prix Un Certain Talent pour l'ensemble du casting - Un Certain Regard, Festival de Cannes 2013

    Télérama : " Une telle maîtrise, une telle ambition dans un premier film, c'est époustouflant".

    Le Monde : " Des interprètes étonnants de nuances et de profondeurs, une justesse irréprochable".

     

       Quand la vie se charge de détruire vos rêves, aidée de quelques âmes perdues sans pitié ni valeurs. Des scènes très fortes, une alternance destabilisante entre de purs et brefs moments de grâce et la violence inouïe de la sombre réalité. Trois jeunes gens à la recherche d'un Eldorado qui n'existe pas. La musique, partie intégrante de l'histoire, accompagne ce nouveau voyage au bout de l'enfer. Les images sont parfois belles, parfois émouvantes, parfois choquantes. A ne pas manquer : cette image qui surgit tout à coup, durant quelques secondes, au bout du tunnel et qui donne tout son sens au titre du film. Difficile d'être pauvre et de ne pouvoir compter que sur soi-même. Très difficile d'être Indien et de ne pouvoir communiquer qu'avec le cœur.  Extrêmement difficile d'être pauvre et d'être une fille au beau milieu de migrants jetés au hasard des routes. Sara le savait bien, qui s'était pourtant travestie en garçon.

    Merci à ma collègue d'espagnol de m'avoir prêté ce film que j'aimerais faire connaître à mon tour.


    votre commentaire
  • - Ne pas parler des procédés, ni dans l'introduction, ni dans le conclusion : qu'il s'agisse de la problématique, des axes du plan annoncé  dans l'introduction, ou de la synthèse du développement dans la conclusion, , tout repose sur des idées, des arguments (voir l'article plus bas sur les axes du commentaire).

    - la problématique se situe AVANT l'annonce du plan : logique puisque les axes choisis sont censés permettre de répondre à la question . C.q.f.d.

    - le titre de l'oeuvre doit être souligné et non inscrit entre guillemets


    votre commentaire
  •  

    Le Film

     Des "Housewives" ravies de l'être

       Le film de Franz Oz, basé sur un roman d'Iran Levin ( auteur par ailleurs de Rosemary's baby, également porté à l'écran), est profondément drôle, à la fois acide et acidulé. Nous plongeons en pleine utopie, après un prologue acerbe où l'on voit une sommité de la télé-réalité détruire un couple sans le moindre scrupule ( tout est spectacle) jusqu'à ce que le jeu se retourne contre elle. Dans un défilé impressionnant de couleurs et de folie, nous pénétrons dans un monde de rêve, "old fashioned" comme le dit Walter. Rêve...ou cauchemar?

       En effet, le film dénonce avec humour toutes les valeurs factices de la société américaine depuis les années 50, dirons-nous ( le film n'est pas sans rappeler à plusieurs reprises les comédies musicales de cette époque, avec Fred Astair, Esther Williams..) jusqu'aux années 90 : l'arrivée massive de l'éléctro- ménager dans les foyers et le modèle parfait de la "housewive" pas encore désespérée, celle qu'on voit dans les magazines comme "Ma maison" et "Modes et Travaux". Mais aussi l'image idéalisée de la poupée Barbie, reproduite ici à l'infini, doublée du fantasme de la poupée gonflable (voir l'utilisation faite au Japon des "robots humanoïdes") : écho de toutes ces stars américaines, femme-enfant à la plastique plantureuse. Comment concilier ces différentes visions rêvées de la femme, dans un monde dominé par les hommes ? Une femme bonne épouse, bonne mère de famille, bonne ménagère, mais aussi toujours élégante et disponible pour son époux, et objet sexuel à temps plein??

    Mais le film ne s'arrête pas là : il remonte jusqu'aux années 80, 90, et à cette image féminine qui se décline dans de nombreux films américains de cette décennie; il met en relief l'aspect tout aussi déshumanisé de la femme arriviste, asservie depuis toujours et qui, dans un désir effréné de revanche, sacrifie tout à sa carrière,  oubliant l'essentiel de la vie dans une course au pouvoir et la reconnaissance. On découvre la puissance meurtrière et asservissante des media et de l'audimat. 

    Les hommes ne sont pas en reste : les scènes filmées au club des "gentlemen' sont sans doute les plus cruelles,particulièrement révélatrices et divertissantes, quoique...elles ne sont pas sans générer un certain malaise! Puérils, manipulateurs, égoïstes...ayant la prétention de rivaliser avec Dieu jusqu'à lui faire concurrence! Mais qui tire vraiment les ficelles?

    Le Film


    votre commentaire
  • Nous avons vu que 3 axes principaux pouvaient être dégagés : 

    - un portrait réaliste

    - la vision d'un artiste ( la fusion des arts : un portrait semblable à un tableau)

    - une apparition fantastique

    Voici un corrigé détaillé d'Annabac, ce sujet ayant été donné à l'E.A.F

    https://www.annabac.com/annales-bac/honore-de-balzac-le-chef-d-oeuvre-inconnu

    Trouver les idées directrices

    Faites la « définition » du texte pour trouver les idées directrices.

     

    Extrait de roman (genre) qui fait le portrait (type de texte) d'un vieillard (thème), complexe, pictural, réaliste et fantastique à la fois (adjectifs) pour créer le suspense et faire concurrence à la peinture/montrer les rapports entre peinture et littérature (buts).

     

    Pistes de recherche

    Première piste : un point de vue complexe

    • Étudiez le(s) point(s) de vue : à travers les yeux de qui le vieillard est-il décrit ? « Pictural » suggère d'analyser ce qui montre que le personnage est vu par un peintre.

    • Quel est le rôle du narrateur dans ce portrait ? Cette question peut vous amener à comparer le portrait en peinture et en littérature.

    • Comment le lecteur est-il impliqué dans ce portrait ? Le portrait permet-il au lecteur de se faire une idée du personnage décrit ?

    • Comment le romancier éveille-t-il la curiosité du lecteur ?

    Deuxième piste : un portrait réaliste

    • Étudiez l'organisation, la progression du portrait.

    • Étudiez-en les aspects réalistes. Quels types de détails sont donnés : physiques ? vestimentaires ? sociaux ?

    • Analysez les rapports entre le portrait physique et le portrait moral.

    • Montrez que le portrait est très précis et brossé avec minutie.

    Troisième piste : un portrait fantastique

    • Analysez ce qui rend le personnage inquiétant, presque surnaturel.

    • Quelles contradictions frappent le lecteur ?

    • Comment le cadre et l'atmosphère rendent-ils compte de l'étrangeté du personnage ? Montrez en quoi celui-ci relève du fantastique.

    Pour réussir le commentaire : voir guide méthodologique.

    Le roman : voir lexique des notions.

    CORRIGÉ

     

    Les titres en couleur et les indications en italique servent à guider la lecture mais ne doivent pas figurer sur la copie.
     

    Introduction

    Amorce : Balzac n'a incorporé que tardivement Le Chef-d'œuvre inconnu à La Comédie humaine. L'action de cette nouvelle, située au début du XVIIe siècle, se déroule en effet longtemps auparavant.

    Présentation du texte : C'est une étrange rencontre que fait ici Nicolas Poussin qui, tout jeune homme, n'est pas encore un peintre reconnu. Dans l'escalier qui le mène chez Porbus, un célèbre peintre de cour, il aperçoit un vieillard mystérieux qu'il observe avec curiosité.

    Annonce des axes : Balzac présente au lecteur ce curieux personnage à travers un double regard : le sien propre et celui de Nicolas Poussin. Ce portrait permet de voir à l'œuvre le réalisme balzacien qui, tout en partant du réel, cherche à le dépasser et peut prendre une couleur fantastique.

    I. Un point de vue complexe : certitudes et interrogations

    Le personnage est vu selon plusieurs perspectives.

    1. Le regard du peintre en focalisation interne

    • C'est d'abord à travers les yeux du jeune Nicolas Poussin qu'on voit le vieillard : le regard du peintre colore la focalisation interne et montre un portraitiste attentif aux reliefs du visage parce qu'ils accrochent la lumière (« le jour faible »), expriment le caractère, la personnalité du modèle dont le tableau devra rendre compte.

    • Nicolas Poussin essaie de déchiffrer, d'interpréter ce personnage problématique en utilisant son intuition d'artiste. Il forme des hypothèses à partir des indices et des signes que lui fournissent les vêtements, la « démarche », les particularités de cet individu qu'il « examin[e] curieusement », c'est-à-dire avec curiosité.

    • Il fait une première supposition (« il devina dans ce personnage ou le protecteur ou l'ami du peintre ») qu'il prolonge par un commentaire affectif, « espérant trouver en lui la bonne nature d'un artiste ou le caractère serviable des gens qui aiment les arts ». Un examen plus approfondi remet en question cette hypothèse à partir de « mais il aperçut... » et Poussin marque l'incertitude que lui suggèrent ses observations par des modalisateurs, tels que « quelque chose », « je ne sais quoi », « devaient ».

    2. Le regard du romancier et la participation du lecteur

    • Le narrateur prend alors le relais : il intervient et superpose son regard à celui du peintre. Curieusement, il fait entrer le lecteur dans le récit, fait appel à son imagination par des impératifs successifs (« imaginez », « mettez cette tête », « jetez ») : le lecteur participe ainsi à l'élaboration du portrait.

    • Le narrateur-romancier se comporte lui-même en peintre dans la création progressive du portrait, traçant des lignes, jouant en virtuose des couleurs (« vert de mer ») et des « ombres », des contrastes entre l'éclat de la « dentelle étincelante » et le « pourpoint noir ».

    • Ce double point de vue constitue une stratégie romanesque à la fois efficace et déroutante. Elle multiplie en effet les précisions réalistes qui devraient raisonnablement permettre au lecteur de se représenter clairement le personnage, mais en même temps, le romancier reconnaît son échec, donne l'impression qu'il ne parvient pas à représenter le personnage dans toute sa réalité. Il semble reconnaître que les mots sont moins capables (« vous aurez une image imparfaite », précise-t-il) que la peinture de représenter l'au-delà des apparences, qu'il y a des signes dont l'écrivain ne parvient pas à rendre compte : un mystère subsiste et éveille la curiosité du lecteur pour ce personnage qui prend vie sous ses yeux de façon réaliste.

    II. Un portrait réaliste

    1. La stratégie de Balzac pour faire croire au personnage

    Balzac fait en sorte que le lecteur croie à l'existence du personnage.

    • Le mystérieux vieillard rencontre un personnage-témoin authentique (Poussin est un grand peintre du XVIIe siècle) ; cela confère au personnage une part de la propre réalité de Poussin.

    • La scène se déroule dans un contexte spatiotemporel vraisemblable : l'« escalier » qui mène chez Porbus, autre peintre célèbre du Grand Siècle.

    • La mention du « jour faible » de l'escalier et l'allusion à Rembrandt ­complètent l'atmosphère picturale dans laquelle se forme notre représentation du personnage.

    2. Le regard de Nicolas Poussin : du haut de l'escalier

    • L'organisation du portrait correspond d'abord au point de vue que Poussin en a du haut de l'escalier dans lequel s'engage à son tour le vieillard : il le regarde en « plongée ».

    • Il en a une perception d'ensemble, en mouvement, remarque d'abord la « magnificence du rabat de dentelle » qui lui couvre les épaules (de son point de vue, Nicolas Poussin ne peut voir que le col) et l'impression que dégagent son « costume » et sa « démarche ».

    • Quand les deux personnages se retrouvent sur le même palier, Poussin prend le temps de l'« examin[er] curieusement ».

    3. Le regard physiognomoniste de Balzac

    C'est alors que Balzac s'invite - et invite le lecteur - dans le portrait (« Imaginez... »), mais son regard se superpose à celui de Poussin.

    • Comme lui, il s'attache aux détails du visage. Son regard descend du « front » au « nez », à la « bouche » et au « menton » puis remonte sur les « yeux », les « sourcils », les « arcades ». Cette précision d'anatomiste rappelle l'étude d'une tête de vieillard par Léonard de Vinci : chacun des éléments du visage ou du corps est caractérisé par un adjectif descriptif (« saillantes », « écrasé »...). L'attention à tous ces reliefs du visage rappelle que Balzac était un adepte de la physiognomonie, selon laquelle le caractère d'un individu peut se déduire de la morphologie de son visage.

    • Balzac veut faire vivre Frenhofer (tel est le nom du personnage) dans sa matérialité physique de vieillardmarqué par l'usure imprimée par le temps : il souligne l'effet des « fatigues de l'âge », en s'attardant sur les « yeux ternis en apparence par l'âge » et en portant pour finir un regard plus général sur le « corps fluet et débile » et le « costume » du vieillard.

    • Ce dernier élément éclaire le statut social de l'inconnu : la « magnificence » de son habit, la « dentelle étincelante et travaillée » et la « lourde chaîne d'or » indiquent qu'il s'agit de quelqu'un de riche et corroborent la « prépondérante sécurité de sa démarche », assurance qui manifeste un statut social important.

      Cependant, malgré ces précisions, le mystère du personnage reste entier.

    III. Une « couleur fantastique »

    1. Un personnage diabolique ?

    • Lorsque Poussin aperçoit de loin le vieillard, il en a une impression favorable qu'il exprime par de nombreux termes positifs : il l'imagine comme un « ami », un « protecteur », il espère trouver en lui la « bonne nature d'un artiste ou le caractère serviable des gens qui aiment les arts ».

    • Mais ces attentes sont déçues quand le vieillard se rapproche et les qualificatifs deviennent alors péjoratifs. Il croit remarquer « quelque chose de diabolique » dans cette curieuse figure : est-ce à cause de sa laideur, du relief exagéré du visage, de ses « regards magnétiques », des marques trop prononcées de vieillissement dans ce visage « singulièrement flétri » ?

    2. D'étranges contradictions

    • L'étrangeté du personnage tient à la « bizarrerie de son costume » mais aussi aux impressions contradictoires qu'il suscite : le narrateur remarque sa « bouche rieuse », ce qui éclaire la double comparaison qui précède (son nez ressemble à celui de « Rabelais ou de Socrate », deux maîtres en sagesse souriante). Mais le vieillard semble aussi habité par des « pensées qui creusent [...] l'âme et le corps », comme s'il portait en lui quelque secret, quelque souf879, ce qui éveille évidemment la curiosité du lecteur.

    • Les commentaires que le narrateur superpose aux remarques de Poussin renforcent cette impression d'étrangeté, ces contradictions inquiétantes. Poussin a immédiatement noté « la prépondérante sécurité de la démarche » ; or le narrateur signale que le corps du vieillard est « fluet et débile » : c'est donc sa force intérieure qui lui confère son rayonnement.

    3. Un être réel ou un tableau vivant ?

    • La métaphore finale ajoute encore à l'inquiétante irréalité du personnage : le narrateur le voit comme une « toile sans cadre », personnage fantomatique échappé de son tableau.

    • Il se déplace dans un silence pesant (« silencieusement ») et dans une atmosphère « fantastique », un clair-obscur qui évoque la peinture de Rembrandt mais aussi la « noire atmosphère » des romans gothiques très appréciés à l'époque romantique (l'adjectif « noire » a ici le double sens d'absence de lumière [« jour faible »] et de sinistre).

    Conclusion

    Ce portrait met donc l'accent à la fois sur la matérialité physique du personnage et sur sa dimension mystérieuse. Balzac joue avec virtuosité de l'effet de miroir : un peintre bien réel, Nicolas Poussin, cherche à percer le secret de Frenhofer - peintre imaginaire, celui-ci -, lequel se transforme en tableau d'un autre peintre, Rembrandt. Cette mise en abyme (terme emprunté à la peinture) se fait par le pouvoir des mots, créateurs d'images. Le romancier étire les limites de son réalisme et se rapproche de la poésie, dans la fonction que lui assignait le poète latin Horace : « La poésie comme une peinture ».

     


    votre commentaire
  • Trouver les idées directrices

    • Faites la « définition » du texte pour trouver les axes (idées directrices).

    Extrait de roman (genre) qui raconte (type de texte) une fête (sujet) et décrit (type de texte) la nature, un château, ses environs et une grand-mère/mère (sujet), lyrique (registre), précis, vivant, pittoresque, (adjectifs), pour faire le portrait d’une grand-mère atypique, fantaisiste et énergique, pour rendre compte du bonheur d’enfants dans un monde familier et festif (buts).

    Pistes de recherche

    Première piste : un spectacle merveilleux

    • Analysez le point de vue du narrateur pour rendre compte de la scène.
    • Définissez le statut du narrateur et analysez sa personnalité.
    • Quelle est l’atmosphère de cette fête ? Comment le narrateur en rend-il compte ? Comment organise-t-il sa description ?
    • Caractérisez les éléments de cette scène (lieux, personnages…).

    Deuxième piste : une protagoniste extraordinaire

    • Analysez le personnage de Mme Tim (question et sujet d’invention).
    • Quels sont : son statut dans la famille, ses traits caractéristiques ?
    • À quel personnage de notre imaginaire culturel ressemble-t-elle ?
    • Son portrait est-il positif ou négatif ? Quel regard le narrateur porte-t-il sur elle ?

    >Pour réussir le commentaire : voir guide méthodologique.

    >Le roman : voir mémento des notions.

    CORRIGÉ

    Les titres en couleur ne doivent pas figurer sur la copie.

    Introduction

    [Amorce] Dans Un roi sans divertissement, Giono rompt avec ses précédentes œuvres. Il situe toujours l’action dans les montagnes de l’arrière-pays provençal mais il s’agit quasiment d’un roman policier doublé d’une réflexion philosophique (le titre – étrange – est emprunté à une citation des Pensées de Pascal). Giono y raconte des crimes sanglants, un suicide spectaculaire, mais aussi des moments apaisés, à l’image de la dualité du monde où cohabitent des êtres pervers ou généreux. Dans ce passage, il donne la parole à un narrateur pour décrire les fêtes données pour ses petits-enfants par une châtelaine pittoresque. [Annonce du plan] Ce narrateur fait revivre dans toutes leurs dimensions spectaculaires ces divertissements où tous les sens étaient à la fête [I]. Il fait le portrait de la protagoniste de ces spectacles, métamorphosée en une espèce de divinité tutélaire qui dispense autour d’elle joie et abondance dans ce petit paradis provençal [II].

    I. Un spectacle merveilleux

    1. Un narrateur-spectateur bien informé

    • Le narrateur, qui est aussi spectateur, se démultiplie par le pronom personnel indéfini « on », toujours sujet de verbes de perception, de mouvement, de sentiment. Excellent conteur, il sait mettre en scène son récit et lui donner du crédit. Il présente d’abord brièvement le personnage principal, puis retarde son entrée en scène ; en trois paragraphes, il crée une atmosphère, installe le décor avant de nous faire entrer au cœur de la fête, dans le château, comme dans un long travelling de cinéma.
    • Il est bien informé de tout ce qui touche au château dont il connaît « les terrasses », le « parc » et il doit avoir ses entrées même dans les « combles » pour y suivre les « galopades » des enfants ; il sait tout sur la famille de Mme Tim et le petit monde qui gravite autour, il cite les noms, leurs relations familiales (« Onésiphore de Prébois », « la petite fille de la vieille Nanette »).
    • On imagine qu’il appartient à cette communauté paysanne sur laquelle « règne » Mme Tim. Il nous entraîne dans les lieux environnants dont il connaît tout, « plaine », « crêtes », « chemins », localités voisines comme « Saint-­Baudille » ou « Mens ». Avec lui, on monte, on descend, on a différents points de vue qui convergent tous vers le château.

    2. Un narrateur enthousiaste

    • En homme de la campagne, il vit au rythme des saisons et des activités qui les accompagnent, comme la chasse en « automne ». Il parle de la végétation et de la vie de la nature, des « buis », des « parcs », des « pluies » ; il compare le bruit des « galopades » dans les combles au « tonnerre » ; les langes des enfants sont des « cocons », comme des chrysalides de vers à soie (on est au pays des mûriers et de la vigne), les enfants sont « des grappes » qui giclent autour de Mme Tim, comme au pressoir après la vendange.
    • Il s’exprime dans un langage familier, peu soucieux de la correction académique mais très coloré ; il décrit cette Mme Tim, « abondamment grand-mère » et vêtue « à l’opulente », s’amuse des « bamboulas » ou transforme nourrices et nourrissons en « cargaisons » bonnes à « ramasser ».
    • Il aime les plaisirs de la vie : il n’est pas insensible aux formes de Mme Tim, belle comme une « statue » antique, ni à ses nourritures délicieuses.

    3. Un spectacle total et merveilleux

    Le champ lexical de la vue est récurrent (« voir » est répété trois fois, « on ne manquait pas de regarder ») mais les autres sens aussi sont à la fête.

    • Le spectacle est une fête pour les sens. Il est sonore : on entend, malgré la distance, les « galopades » des enfants et le narrateur joue des allitérations en [r] et en [m/n] pour rendre compte de ce « tonnerre » enfantin. C’est aussi, pour le goût, une débauche de nourritures, toutes plus appétissantes les unes que les autres : on distribue « parts de gâteaux », « sirop », « orangeade » et « pâtisserie ». On a l’impression de pouvoir prendre à pleines mains ces « grappes » d’enfants qui « gicl[ent] », de toucher tous ces tissus (« bure », « linon », « zinzolins »).
    • L’exubérance de ce monde est rendue par des phrases au rythme varié et dynamique, les nombreux pluriels, les chiffres qui multiplient les progénitures (« trois » ménages donc « trois » filles, et déjà « six » enfants pour l’aînée).
    • Le spectacle s’anime de multiples figurants. Le narrateur fait se succéder les personnages dans ce spectacle qui brasse sans trop de hiérarchie les « domestiques », les « nourrices », le « messager », un « laquais », et la famille des « filles et petits-enfants ». Les vêtements métamorphosent magnifiquement les simples paysans devenus domestiques au château.

    [Transition] Une fois le décor planté, on n’attend plus que la protagoniste…

    II. Une protagoniste extraordinaire, une figure tutélaire

    Mme Tim est comme au centre d’un tableau (elle est d’ailleurs décrite à la fin du texte comme « encadrée » mais… par un laquais et une domestique).

    1. Un pouvoir sans limite

    • Mme Tim domine, dans tous les sens du terme : géographiquement, le château surplombe la « plaine », depuis la colline de « Saint-Baudille ». Socialement, tel un général d’armée ou un simple « tambour-major », elle donne « l’ordre », organise les divertissements, habille ses domestiques.
    • Ses filles, quoique mariées et mères de famille, semblent encore bien soumises à leur mère et n’ont pas leur mot à dire.
    • Les enfants sont réduits, avec un humour affectueux, à « un petit monde » dont on ne voit que « les jambes » agitées, quand ils ne sont pas assimilés à de simples « cargaisons de nourrices et d’enfants » qu’il faut « ramasser ».

    2. Une allégorie de l’abondance

     

    Info

    Une allégorie est une figure de style qui consiste à représenter une idée ou une notion abstraite par un élément concret (exemple : la colombe est une allégorie de la paix).

    Bref, la seule personne qui compte vraiment, c’est « Mme Tim », allégorie de l’abondance. Il semble en effet qu’une corne d’abondance déverse ses trésors sur ce monde enchanté.

    • Le narrateur crée l’impression de « monde à l’opulente » par l’accumulation des groupes nominaux au pluriel, avec leurs articles indéfinis ; il se souvient « des fêtes… des goûters… des promenades… des jeux… des sortes de bamboulas » ; les imparfaits de répétition dans les deuxième et troisième paragraphes, les hyperboles (« des fonds énormes ») et le champ lexical de la multiplicité contribuent aussi à ce sentiment de profusion (« abondamment », « à chaque instant », « des cargaisons de », « à n’en plus finir »). La nourriture est offerte par « panier » entier et la boisson par « tonnelet ».
    • Mme Tim est elle-même emblématique de son royaume. Sa description physique est assez sommaire mais on ne voit d’elle que ses formes généreuses et malgré son âge – c’est une grand-mère –, les rondeurs de son « corsage » et ses « jabots de linon » ne laissent pas les hommes indifférents.

    3. Un portrait plus ambigu qu’il n’y paraît

    • Elle présente en effet des oppositions surprenantes. Elle est vêtue « à l’opulente », mais sa robe est de « bure », une étoffe de laine brune assez grossière traditionnellement associée à la robe austère des moines. Elle a la beauté immobile et imposante d’une « statue », mais ses vêtements accompagnent ses mouvements (« se plissaient, se déplissaient »).
    • Qui est-elle en vérité ? Une simple grand-mère respectable ou une divinité qui rappelle à fois Dionysos, dieu du vin, dispensateur de la vie mais aussi des désordres de l’ivresse, ou Déméter, déesse des moissons, des récoltes et de la fertilité ? Au début du texte, on a l’impression d’assister à une procession chargée d’offrandes qui monte vers le temple de cette divinité.
    • Dans le même temps, elle n’est pas dépourvue d’une espèce d’animalité, comme la reine pondeuse d’une fourmilière entourée de ces nouveau-nés dans leurs « cocons blancs » et autour de qui tous s’affairent. Elle rassure par sa générosité et ses largesses mais elle inquiète aussi par sa démesure d’ogresse qui rapetisse ceux qui l’approchent ou les métamorphose en « grappe » humaine, en « cuve » de vin où ils « gicl[ent] autour d’elle ». Mme Tim est elle-même à ce point désirable qu’elle suscite des appétits irrépressibles et qu’« on l’aurait toute voulue ».

    4. La gardienne d’un paradis perdu ou préservé

    • La phrase « C’était alors des fêtes à n’en plus finir » au début du troisième paragraphe marque la rupture entre le monde banal et familier de la « plaine » et l’espace enchanté du château en fête.
    • Isolé dans un monde clos, un « parc » fermé par des haies, parfois « lointain » au fond des combles du château ou plus proche sur les « terrasses » ou dans le « labyrinthe » de verdure, ce paradis n’est accessible aux villageois que par la vue ou l’ouïe. Seuls les enfants en ont la jouissance pleine et entière, comme Adam et Ève dans le paradis terrestre.
    • Et c’est sur ce « vert paradis des amours enfantines », pour parodier Baudelaire, que veille Mme Tim qui y apporte sa fantaisie et sa démesure.

    Conclusion

    Ce tableau, qui tient plus des fêtes paysannes de Breughel que des fêtes galantes de Watteau, marque une pause de bonheur dans les tragédies qui vont secouer ce coin de Provence. Giono y donne vie avec simplicité à des personnages attachants, son narrateur bonhomme et enthousiaste, cette Mme Tim à l’énergie communicative entourée de ribambelles d’enfants. « Le bonheur est dans le pré, cours-y vite, cours-y vite », disait le poète Paul Fort.

     

    https://www.annabac.com/annales-bac/jean-giono-un-roi-sans-divertissement


    votre commentaire
  •  

     

    Le générique nous apporte une grande quantité d'informations quant à la signification du film et crée des attentes chez le spectateur.

    - Regardez bien une première fois:

    • Quelles sont vos premières impressions? De quoi le film va-t-il parler?
    • Sur quel ton ? ( dans quel registre dirait-on en littérature)
    • La musique participe à l'information : quelle ambiance installe-t-elle?

    - Regardez une deuxième fois :

    • Comment les femmes sont-elles vêtues? portent-elles toujours un vêtement adéquat à la tâche qu'elles réalisent? Quel  effet cela produit-il?
    • Quelle expression ont-elles sur leur visage? A quelles activités se livrent-elles? Vous paraissent-elles heureuses? Pourquoi?
    • Ces images vous semblent-elles réalistes? Pourquoi?
    • Comment la famille est-elle représentée?
    • L'homme, seul, est souvent entourée de plusieurs femmes : pourquoi?
    • Identifiez trois fonctions principales   de la femme évoquées dans cette vidéo.

    - Quelques images sont surprenantes : commentez-les. Vous pouvez en sélectionner pour votre présentation orale ou pour le dossier à remettre à la fin des TPE :

    Le générique

    Le générique

    Cherchez l'intruse !!! Mais que fait-elle là?arf

     

    Le générique

    Le générique

     

    Le Générique

    Le générique

    Le générique

    Le générique

    Que remarquez-vous concernant toutes ces femmes ?

    Quelle est la volonté affichée du réalisateur?


    votre commentaire
  •  

     

     

    Extrait n°1 : Télé-Réalité

    Situation 

    Le film commence par l'ovation faite à Joanna, une brillante conceptrice et animatrice de jeux télévisés. Elle est présentée comme "un franc-tireur", celle qui a été capable de faire grimper l'audimat au sommet. Face à elle, un public acquis, puisque ce sont des téléspectateurs habituels de la chaîne, originaires de tout le pays. Joanna leur présente d'abord sur grand écran  la finale qui oppose une femme à son mari. L'épouse semble aussi carnassière que Joanna, rapide, impulsive et impitoyable : gagnante aussi bien dans la vie que sur scène. Puis on assite à la finale d'un jeu qui n'est pas sans rappeler "L'Ile de la Tentation" : le mari, enfermé durant une semaine avec une call-girl affriolante, déclare sa fidélité et son amour à sa femme. Mais, renversement de situation, celle-ci avoue avoir profité de sa liberté sexuelle avec tous les hommes qui lui ont été offerts :"I can do better!" assure-t-elle, plantant là son époux dépité.

    J'ai intégré les sous-titres originaux en anglais afin que ce soit plus compréhensible, mais ils n'apparaissent pas ! Par ailleurs, le son est en peu en décalage durant les premières secondes! ouch Ensuite, texte et paroles concordent, il faut être un peu patient et excuser mon amateurisme!

    Désolée, il faudra attendre la rentrée pour qu'un "pro" de la vidéo me montre comment faire ! De toute façon, je ne pense pas qu'il y ait foule au portillon pour travailler pendant les vacances ( à part Laury...)

     

    Ce deuxième extrait que j'a choisi peut servir à deux groupes :

    - pour celui qui travaille sur les robots, la motivation première de l'homme ( et je dis bien là l'homme au sens restrictif, c'est-à-dire de sexe masculin, et non être humain) pour créer un robot féminin ( motif du film et du livre original d'Ira Levin- tant pis pour le spoiler) est largement expliquée ici dans cet sorte de prologue rajouté par le réalisateur : 

    • Qui sont les personnages principaux qui se succèdent ? Eh oui ! 5 femmes ! 2 présentatrices, 2 candidates à des jeux télévisées, et une icône de la télé : " une tueuse", productrice, réalisatrice, animatrice. Qu'ont-elles en commun? Le succès. Mais pas que....Regardez-les interagir avec les hommes...

    Pour le groupe qui travaille sur la télé-réalité au cinéma et en littérature :

    • Comment sont perçus les différents acteurs ( ou actants) de ce jeu qui ressemble terriblement à l'île de la tentation?
    • Quelle vision avons-nous des participants?
    • Qu'est-ce qui peut paraître surprenant dans le choix du mari et de l'épouse? 
    • Quelle image avons-nous du public, du mari et de l'animatrice dans l'épisode qui suit la transmission de la finale du jeu, lorsque surgit le mari dépité ?
    •  Que vient confirmer la discussion entre l'animatrice et la responsable de la chaîne, à la fin de l'extrait? Quelles "valeurs", quels "principes" dominent ici?

    Extrait 1 : télé-réalité

    Extrait 1 : télé-réalité

    Extrait 1 : télé-réalité

    Extrait 1 : télé-réalité

     

     

    Joanna revendique le fait que le jeu ne respecte aucune règle (on est déjà dans le concept de jungle - la loi du plus fort- que l'on retrouve dans d'autres films ou livres  dénonçant les jeux de télé-réalité, comme Hunger games par exemple)

    aExtrait 1 : télé-réalité

     

    L'importance de l'effet sensation : double hyperbole , " le phénomène", qui plus est "planétaire".

    Extrait 1 : télé-réalité

    Extrait 1 : télé-réalité

    Extrait 1 : télé-réalité

    Extrait 1 : télé-réalité

    Extrait 1 : télé-réalité

    Extrait 1 : télé-réalité

    Extrait 1 : télé-réalité

    Extrait 1 : télé-réalité

    Extrait 1 : télé-réalité

     

    Extrait 1 : télé-réalité

    Extrait 1 : télé-réalité

    Extrait 1 : télé-réalité

    Extrait 1 : télé-réalité

    Extrait 1 : télé-réalité

     

    Extrait 1 : télé-réalité

     

     

    Extrait 1 : télé-réalité

    Extrait 1 : télé-réalité

    Extrait 1 : télé-réalité

     

    Extrait 1 : télé-réalité

    Extrait 1 : télé-réalité

     

    Extrait 1 : télé-réalité

    Extrait 1 : télé-réalité

    Extrait 1 : télé-réalité

    Extrait 1 : télé-réalité

     

    Extrait 1 : télé-réalité

    Extrait 1 : télé-réalité

     

    Show must go on...Consolation pour ce mari bafoué et trompé : devenir l'idole du public. C'est toute l'Amérique qui va l'aimer ....

    Extrait 1 : télé-réalité


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires